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Rajoelina va plaider sa cause devant l'Union européenne

Alors que de nombreux pays considèrent qu'il a pris le pouvoir par un coup d'État, Andry Rajoelina, qui a succédé en mars à Marc Ravalomanana à la tête de l'État malgache, va défendre la cause son régime auprès de l'Union européenne.

AFP - Andry Rajoelina, président de la Haute Autorité de Transition (HAT), a quitté samedi Madagascar pour Bruxelles où il entend défendre la cause de son régime auprès de l'Union Européenne (UE), a-t-on appris de source officielle.

"La délégation conduite par le président est partie aujourd'hui (samedi) pour Bruxelles, où elle va exposer le cas de Madagascar avec toutes les preuves juridiques (concernant la légalité de la prise de pouvoir par M. Rajoelina) ", a déclaré à l'AFP le service de presse de la présidence.

Ce voyage entre dans le cadre de l'accord de Cotonou signé en 2000 entre la Communauté européenne, ses Etats membres et les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). L'accord prévoit que des consultations entre l'UE et un pays ACP peuvent se tenir lorsque ce pays est sorti des principes démocratiques.

Lâché par l'armée, l'ex-président malgache Marc Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, alors le principal opposant.

De nombreux pays et organisations, dont l'Union Européenne, considèrent cette prise de pouvoir comme un coup d'Etat.

La HAT fait valoir les deux ordonnances consécutives qui ont donné le pouvoir à M. Rajoelina et qui ont été validées par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) malgache.

"Ce sera un dialogue à très haut niveau, avec des ministres européens et le commissaire Louis Michel ", déclarait mercredi à l'AFP Jean-Claude Boidin, représentant de l'Union Européenne à Madagascar.

"Les débats porteront sur les manquements intervenus depuis le 17 mars ", avait-il précisé.

"On verra comment la HAT pense sortir de la crise. L'Union Européenne parlera de sa propre feuille de route", avait-il ajouté. A l'issue de ce "dialogue" qui ne peut pas excéder 120 jours,

"L'UE devra réfléchir à des mesures appropriées qui peuvent être positives (aide pour le processus électoral par exemple) ou négatives", avait expliqué le diplomate.

L'UE a suspendu la signature de nouveaux contrats avec Madagascar, notamment les projets du 10e FED (Fonds Européen pour le Développement), mais continue "dans la mesure du possible" les projets en cours.