
Poste de surveillance de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), sur la frontière avec Israël le 16 novembre 2025 © Jalaa MAREY / AFP
Des responsables civils libanais et israéliens ont participé, mercredi 3 décembre, à une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu dans le sud du Liban, premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours en état de guerre.
"La réunion d'aujourd'hui au Liban est une première tentative pour établir les bases d'une relation et d'une coopération économique entre Israël et le Liban", a déclaré à la presse la porte-parole du gouvernement israélien, Shosh Bedrosian.
La présidence libanaise a pour sa part annoncé mercredi avoir nommé un ancien diplomate à la tête de la délégation libanaise aux réunions du mécanisme et indiqué qu'Israël avait fait de même.
L'ambassade américaine à Beyrouth a salué un "pas important" dans le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre avec le Hezbollah.
Cette réunion intervient alors que l'État hébreu menace d'une escalade au Liban, où il continue de viser la formation pro-iranienne malgré le cessez-le-feu en cours depuis un an, l'accusant de se réarmer.
Le comité de surveillance du cessez-le-feu s'est réuni mercredi au siège des forces de l'ONU à Naqoura, localité libanaise frontalière d'Israël, a indiqué à l'AFP une source proche des participants.
Elle a précisé que les délégations du Liban et d'Israël y sont dirigées par des civils, et que l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus participe à la réunion.
Désarmement "crucial"
Des militaires représentaient jusqu'à présent le Liban et Israël aux réunions de cet organisme dirigé par les États-Unis et qui comprend également la France et l'ONU.
La délégation libanaise évitait tout contact direct avec la partie israélienne, selon une source diplomatique qui a requis l'anonymat.
La rencontre intervient au lendemain de réunions de Morgan Ortagus avec des responsables israéliens, dont le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, qui a affirmé sur X que "le désarmement du Hezbollah est crucial pour l'avenir du Liban et la sécurité d'Israël". L'émissaire américaine est par la suite attendue au Liban.

En novembre, l'émissaire américain Tom Barrack avait estimé que des négociations directes entre le Liban et Israël pourraient être la clé pour réduire la tension.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", a indiqué un communiqué de son bureau sans plus de précisions.
Peu auparavant, la porte-parole de la présidence libanaise, Najat Charafeddine, a avait annoncé dans un communiqué à la télévision que "le président Joseph Aoun a décidé de charger l'ancien ambassadeur Simon Karam de présider la délégation libanaise aux réunions du mécanisme".
Elle a précisé que cette décision avait été prise "suite à la demande des États-Unis (...) et après avoir été informés qu'Israël acceptait de joindre un membre non militaire à sa délégation".
Le président libanais s'était déclaré prêt à des négociations avec Israël, brisant un tabou entre les deux pays toujours en état de guerre.
En 1983, après l’invasion israélienne du Liban, les deux pays avaient mené des contacts directs qui avaient abouti à la signature d’un accord prévoyant l’établissement de relations entre eux, mais il n'a jamais été ratifié.
Avec AFP
