
Une fresque murale représentant Marwan Barghouti, avec un message en arabe qui dit "À bientôt", à Bethléem, en Cisjordanie, le mercredi 20 août 2025. AP - Mahmoud Illean
Près de deux mois après l'entrée en vigueur d'un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, une campagne internationale pour la libération Marwan Barghouti s'intensifie. Publiée mercredi 3 décembre, une lettre ouverte signée par plus de 200 personnalités du cinéma, de la musique, de la littérature et du sport, demande aux Nations unies et dirigeants du monde entier de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il libère le leader palestinien, détenu depuis 2002.
Pour afficher ce contenu Instagram, il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choixLa campagne #FreeMarwan, soutenue par sa famille et des groupes de la société civile au Royaume-Uni, vise à placer son destin au centre des discussions actuelles, soulignant son rôle potentiel dans la direction d'un futur État palestinien. Parmi les signataires de la lettre, des grands noms du cinéma comme Justine Triet, Pedro Almodovar, Benedict Cumberbatch, ainsi que l'écrivaine française Annie Ernaux, prix Nobel de littérature, ou encore le groupe Massive Attack, très engagé en faveur de la cause palestinienne. Mais aussi, notamment : Sting, Ai WeiWei, Javier Bardem, Sir Richard Branson, Eric Cantona, Naomi Klein, Margaret Atwood, Zadie Smith...
Marwan Barghouti, membre influent du Fatah, est largement considéré comme un leader unificateur et le politicien le plus populaire en Cisjordanie et à Gaza, malgré plus de deux décennies passées en prison. Surnommé le "Mandela de Palestine" par ses partisans, il a été condamné en juin 2004 à cinq peines de prison à vie par un tribunal israélien, qui l'a reconnu coupable d'implication dans quatre attentats anti-israéliens durant la seconde intifada (2000-2005).
Le nom de Marwan Barghouti avait été évoqué dans le cadre de l'échange entre otages et prisonniers palestiniens prévu par l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza. Mais le 9 octobre, à la veille de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Israël avait indiqué qu'il n'était pas question de le libérer.
Dans une interview à l'AFP fin octobre, son fils Arab appelait la communauté internationale, et en premier lieu Donald Trump, à faire pression sur Israël pour obtenir sa libération.
Le président américain avait déclaré à la mi-octobre qu'il allait "prendre une décision", sans donner de date précise, sur la question après un premier appel à sa libération de son épouse Fadwa.
"Les voix de la culture peuvent changer le cours de la politique"
Au-delà des espoirs de libération de Marwan Barghouti, son fils et sa famille disent avoir appris par des prisonniers libérés pendant le cessez-le-feu qu'il a été battu par des gardes israéliens lors d'un transfert d'une prison à une autre en septembre.
Dans une vidéo qu'il a partagée sur les réseaux sociaux en août, le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite, Itamar Ben Gvir, s'est mis en scène menaçant dans sa cellule un Marwan Barghouti physiquement affaibli.
L'appel à la libération de Marwan Barghouti est un appel à la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, précise le site de la campagne Free Marwan.
Cette campagne fait écho au mouvement culturel qui a joué un rôle central dans la libération de Nelson Mandela et la fin de l'apartheid en Afrique du Sud. Comme Mandela l'a lui-même déclaré en 2002, "ce qui arrive à Barghouti est pareil à ce qui m'est arrivé".
Le musicien britannique Brian Eno, signataire de la tribune, explique : "L'histoire nous montre que les voix de la culture peuvent changer le cours de la politique. Tout comme la solidarité mondiale a contribué à libérer Nelson Mandela, nous avons tous le pouvoir d'accélérer le jour où Marwan Barghouti sera libéré."
