La Maison Blanche souhaite la présence de la reine Elizabeth II, samedi, lors des commémorations du Débarquement en Normandie, auxquelles le président Obama doit prendre part. Londres dit ne rien savoir des efforts américains.
AFP - La Maison Blanche s'active pour que la reine Elizabeth II soit présente aux commémorations du Débarquement en Normandie (nord-ouest de la France) auxquelles elle n'est pas censée prendre part samedi, a dit son porte-parole Robert Gibbs lundi.
Malgré cette intervention peu habituelle qui voit une puissance invitée se prononcer sur la représentation d'une autre, la participation de la reine semblait mal engagée: une porte-parole du palais de Buckingham a répété qu'aucun membre de la famille royale ne se rendrait aux cérémonies.
Pourtant, le porte-parole de la Maison Blanche a répondu par l'affirmative à la presse qui lui demandait si Barack Obama pensait que la reine devait être là quand sera célébré le 65ème anniversaire du Débarquement, en présence du président américain, de son homologue français Nicolas Sarkozy et du Premier ministre canadien Stephen Harper.
"Nous sommes en train de travailler avec les parties concernées pour que cela soit le cas", a dit Robert Gibbs.
C'est pour l'instant le Premier ministre britannique Gordon Brown qui est annoncé en Normandie.
Le débat sur la présence ou non de la reine avait été ouvert la semaine passée avec un article du tabloïd britannique Daily Mail affirmant qu'elle était furieuse de ne pas avoir été invitée.
Il paraissait clos après que Buckingham eut démenti un quelconque mouvement d'humeur, et eut signifié qu'aucun membre de la famille royale ne se rendrait en Normandie.
Après les nouvelles déclarations venues de la Maison Blanche, le palais de Buckingham a redit lundi par la voix d'une porte-parole ce qu'il avait dit la semaine passée: "Ni la reine, ni aucun autre membre de la famille royale n'assisteront aux commémorations du Jour-J puisque nous n'avons reçu aucune invitation officielle à aucun de ces événements".
"Nous aimerions redire que nous n'avons jamais exprimé aucun sentiment de colère ni de frustration, et que nous sommes satisfaits de toutes les dispositions qui ont été prises", a dit la porte-parole.
Le Premier ministre britannique s'est pourtant déclaré prêt à faire le nécessaire pour que la reine soit là: "Si la reine ou des membres de la famille royale étaient en mesure ou voulaient se rendre aux commémorations du Jour-J, je ferais en sorte que cela se produise", a-t-il dit à la chaîne Sky News.
Devant ce qui risquait de passer pour un affront fait à la reine, le porte-parole du gouvernement français, Luc Chatel, avait rapidement souligné après la publication du Daily Mail que la reine était "naturellement" la bienvenue.
Il avait renvoyé la balle dans le camp des Britanniques en déclarant que les commémorations étaient au départ une affaire franco-américaine, mais que les Britanniques avaient souhaité être de la partie; ils avaient donc été invités, et c'était à eux qu'il appartenait de décider du niveau de leur représentation.
L'affaire est d'autant plus scabreuse qu'Elizabeth II passe pour le dernier chef d'Etat encore en vie à avoir porté l'uniforme pendant la Seconde Guerre mondiale, que les Britanniques ont payé un lourd tribut le Jour-J et que la première visite de M. Obama sur les plages du Débarquement risque d'avoir un retentissement considérable.