Les Etats-Unis et leurs alliés ont frappé un important site gazier syrien aux mains de l’organisation de l'État islamique. De son côté, la branche syrienne d'Al-Qaïda a menacé à son tour l'Occident de représailles.
Un important complexe gazier syrien, contrôlé par l'organisation de l’État islamique (EI), a été bombardé, dans la nuit de dimanche à lundi, par la coalition internationale menée par Washington.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ONG basée à Londres et proche de l'opposition anti-Assad, a annoncé que les forces de la coalition avaient attaqué ce complexe gazier, situé dans l'est de la Syrie, pour la première fois. L'usine Coneco - qui est "sous le contrôle de l'EI" - est "la plus grande de Syrie", a en outre précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahman. Selon lui, l'attaque "n'a pas fait de morts chez les jihadistes, mais quelques blessés".
Les forces coalisées cherchent ainsi à tarir la principale source de financement des jihadistes, qui vendent en contrebande les hydrocarbures des installations, dont ils ont pris le contrôle.
Dans la journée de dimanche, les raids aériens ont pris pour cible quatre raffineries de taille moyenne, ainsi que le centre de commandement de l'EI près de Raqqa, dans le nord de la Syrie, selon le commandement américain chargé du Moyen-Orient (Centcom). Ces frappes ont été confirmées par l’agence de presse nationale syrienne. Les frappes ont également touché des silos à grains à Minbej, l'une des rares villes de la province d'Alep (nord) à être contrôlée par ce groupe ultra-radical, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
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Les blindés turcs se positionnent à la frontière turco-syrienne
Des blindés de l’armée turque ont pris position, lundi, à la frontière syrienne, sur des hauteurs dominant la ville kurde de Kobani, après la chute de deux obus de mortier sur leur territoire. Au moins une quinzaine de chars se sont positionnés, certains pointant leur canon en direction du territoire syrien.
D’autres chars et véhicules ont en outre pris la direction du secteur de Kobani, où l’EI est passé à l’offensive voici plus d’une semaine, provoquant notamment l’exode de quelques 140 000 Kurdes vers la Turquie.
De son côté, l'EI resserre son étau sur Aïn al-Arab, la troisième ville kurde de Syrie à la frontière avec la Turquie, ses combattants n'étant plus qu'à cinq kilomètres de cette ville appelée Kobané en kurde.
"Ground Zero pour les jihadistes à travers le monde"
Au moment où les frappes de la coalition se multiplient, le chef du Front al-Nosra, branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie, a menacé à son tour les pays occidentaux engagés dans la coalition.
Les États-Unis et leurs alliés arabes ciblent en Syrie, outre l'EI, des positions d'al-Nosra et des membres de Khorassan, un groupuscule lié à Al-Qaïda. La semaine dernière, un porte-parole de l'EI avait appelé les musulmans à tuer des citoyens des pays de la coalition.
Dans un enregistrement sonore diffusé sur Internet, Abou Mohammad al-Joulani a appelé les peuples "d'Amérique et d'Europe" à s'opposer à leur gouvernement et les a menacés de "déplacer la bataille" jusque dans leur "foyer". "Vos dirigeants ne paieront pas seuls le prix de la guerre, vous allez payer le prix fort", a-t-il prévenu.
Dimanche, Barack Obama a, par ailleurs, admis, sur CBS, que les États-Unis avaient sous-estimé le fait que le chaos en Syrie pourrait fournir un terrain propice à l'émergence de groupes jihadistes aussi dangereux que l'EI. Il a qualifié la Syrie de "Ground Zero pour les jihadistes à travers le monde".
Avec AFP