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Les États-Unis craignent des attentats au Proche-Orient au mois d'août

Washington craint que des attentats d'Al-Qaïda aient lieu au mois d'août dans la région du Proche-Orient et va fermer 21 de ses ambassades ce dimanche. Le président américain Barack Obama a appelé à prendre "toutes les mesures nécessaires".

Les États-Unis ont conseillé vendredi 2 juillet la prudence aux ressortissants américains à l'étranger, évoquant un risque accru d'attentats d'Al-Qaïda au mois d'août, notamment au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Le département d'État estime que les renseignements dont il dispose laissent penser qu'Al-Qaïda et les organisations qui lui sont affiliées continuent de préparer des attentats au Proche-Orient et au-delà, et pourraient concentrer leurs efforts sur ce mois-ci.

Cette alerte, a déclaré un responsable américain, se fonde sur les mêmes renseignements qui ont motivé des fermetures d'ambassades américaines pour ce dimanche. Le département d'État a diffusé une liste de 21 missions diplomatiques, dont celles d'Irak, d'Arabie saoudite, d'Égypte, du Bangladesh, d'Afghanistan, de Libye, de Yémen et du Soudan, qui garderont portes closes alors qu'elles auraient dû être ouvertes ce jour-là.

Le président américain a ordonné de prendre "toutes les mesures nécessaires pour protéger les Américains", a indiqué dans la soirée de vendredi un responsable de la Maison Blanche s'exprimant sous couvert d'anonymat. Il ajouté que Barack Obama était "tenu au courant d'une menace potentielle (d'attentat) qui se déroulerait dans la péninsule arabique ou en émanerait", évoquée auparavant par le département d'État, et il "continuera à être tenu au courant régulièrement" des développements dans ce dossier.

Liens avec Al-Qaïda dans la Péninsule arabique

Des sources au sein des services de sécurité américains, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, ont précisé que la menace avait un lien avec Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), groupuscule basé au Yémen à l'origine d'une tentative d'attentat manqué contre un avion de ligne reliant Amsterdam à Detroit à Noël 2009.

"L'objectif est d'attaquer les Occidentaux, pas seulement des intérets américains", a déclaré le général Martin Dempsey, chef d'état-major des armées américaines. "Il y a une menace importante et nous y réagissons", a-t-il dit lors d'un entretien au magazine "This Week" qui sera diffusé dimanche sur ABC News.

Les États-Unis sont particulièrement attentifs à la sécurité de leurs représentations à l'étranger depuis l'attaque contre le consulat américain de Benghazi, en Libye, le 11 septembre dernier, durant laquelle l'ambassadeur américain et trois de ses collaborateurs avaient trouvé la mort.

Londres et Berlin ferment leurs ambassades au Yémen

À Bruxelles, l'Union européenne a déclaré qu'elle allait prendre "toutes les précautions nécessaires" après la fermeture annoncée de certaines ambassades américaines au Proche-Orient. "Nous sommes conscients de la décision des États-Unis et nous sommes en contact avec nos homologues américains", a déclaré le porte-parole de la Commission européenne, Alexandre Polack. "Les délégations de l'UE dans la région concernée sont en contact avec les ambassades américaines." Un autre responsable de l'UE a dit ne pas être au courant d'un projet quelconque de fermeture dimanche des délégations de l'UE.

À Londres, la Grande-Bretagne a fait savoir dans la soirée que son ambassade au Yémen serait fermée dimanche et lundi en raison "de risques accrus concernant la sécurité". "Nous sommes tout particulièrement préoccupés en matière de sécurité lors de la période de la fin du ramadan et à l'approche de l'Aïd", a indiqué le Foreign Office, qui déconseille aux Britanniques tout voyage vers le Yémen et appelle les Britanniques qui s'y trouvent encore à en partir. L'Allemagne a fait savoir vendredi matin qu'elle ferait de même.

Avec dépêches