Lors de la demi-finale du Mondial-1995 face aux Springboks, les Bleus doivent faire face à une pluie diluvienne mais surtout à la nouvelle et toute jeune République sud-africaine, post-apartheid.
Après un quart de finale rocambolesque remporté contre l’Écosse, le XV de France, entraîné par Pierre Berbizier, retrouve en demi-finales l’Afrique du Sud, pays hôte du Mondial-1995. Sur la pelouse du King’s Park de Durban, détrempée par une pluie diluvienne, les Tricolores doivent faire également face à l’Histoire.
En 1995, l’Afrique du Sud sort à peine de quatre décennies dominées par le régime raciste de l’apartheid. Le charismatique Nelson Mandela, premier président noir élu du pays, veut profiter de l’occasion pour tenter de réconcilier la "nation arc-en-ciel" à travers un sport traditionnellement joué par les Blancs – Chester Williams est le seul joueur noir de la sélection. Une stratégie politique que Clint Eastwood portera à l’écran dans le film "Invictus" (2010) avec Morgan Freeman dans le rôle de "Madiba" Mandela et Matt Damon en François Pienaar, capitaine valeureux des Springboks.
Si le film ne s’attarde pas sur cette demi-finale, elle n’en demeure pas moins une rencontre incroyable, où les Bleus sont passés à quinze centimètres de l’exploit. À la fin du temps réglementaire, le XV de France accuse quatre points de retard sur les Sud-Africains (19-15). Dans un mouvement de la dernière chance, le troisième ligne d’Agen, Abdelatif Benazzi rattrappe une chandelle de Thierry Lacroix et enfonce les lignes adversaires de son mètre quatre-vingt-dix-sept. Ballon à la main, il tend le bras. Ce sera trop court. L'action et le temps s'arrêtent à quinze centimètres de la finale. Les Bleus se consoleront en battant les Anglais pour la troisième place. Les Sud-Africains, eux, s’en iront défier les All Blacks néo-zélandais de Jonah Lomu en finale, qu’ils battront pour le plus grand bonheur de la jeune République sud-africaine.