Un employé de la diplomatie saoudienne en poste à Karachi a été tué par balles ce lundi dans une voiture diplomatique qui circulait à proximité du consulat. Il y a cinq jours, ce bâtiment avait été visé par une attaque à la grenade.
AFP - Un diplomate saoudien a été tué par balles dans sa voiture lundi près de son consulat à Karachi, dans le sud du Pakistan, cinq jours après une attaque à la grenade contre cette représentation diplomatique, a annoncé à l'AFP l'ambassade d'Arabie saoudite à Islamabad.
Les deux attaques n'ont pas été revendiquées et les autorités ne privilégient aucune piste. Mais elles enquêtent notamment pour savoir si elles ne seraient pas une possible réaction à l'élimination d'Oussama Ben Laden début mai par les forces spéciales américaines dans le nord du Pakistan.
Le chef d'Al-Qaïda avait été déchu de sa nationalité saoudienne en 1994 et les talibans pakistanais ont juré de venger sa mort.
"Il s'agissait d'un diplomate saoudien, il a été tué par balles dans sa voiture, qui portait une plaque diplomatique, près de notre consulat", a précisé un responsable des relations à l'ambassade.
Un autre diplomate y a précisé à l'AFP que la victime était un officier de sécurité du consulat saoudien à Karachi, sans plus de précision.
"L'employé du consulat a été touché de plusieurs balles et est mort sur le coup", a déclaré à l'AFP Fayaaz Leghari, le chef de la police de la province du Sind, dont Karachi est la capitale.
Selon lui, deux hommes à moto ont ouvert le feu sur sa voiture qui arborait des plaques diplomatiques, à un carrefour d'un quartier chic de la mégalopole, capitale économique du Pakistan de près de 18 millions d'habitants.
"Les agresseurs ont fui à moto", a-t-il ajouté.
Un responsable du ministère de l'Intérieur du Sind, Sharfuddin Memon, a assuré que la victime était un "employé subalterne" du consulat. Un responsable de l'ambassade à Islamabad a également parlé d'"agent subalterne".
Ce meurtre intervient cinq jours après que des inconnus à moto eurent jeté deux grenades, sans faire de dégâts, contre le consulat d'Arabie saoudite à Karachi.
"Pour l'heure, on ne peut pas dire qui l'a tué", a assuré le chef de la police Leghari.
"Nous enquêtons pour savoir s'il y a un lien possible avec le raid d'Abbottabad ou s'il s'agit d'un incident isolé", a déclaré le ministre Memon.
C'est dans une villa de la ville-garnison d'Abbottabad, à deux heures de route au nord d'Islamabad, que Ben Laden a été tué le 2 mai par un commando américain héliporté dans la nuit, sans que les autorités pakistanaises en eurent été averties selon Washington et Islamabad.
Le lendemain, les talibans pakistanais, qui avaient fait allégeance à Al-Qaïda, avaient juré de le venger en intensifiant notamment leur campagne d'attentats contre le gouvernement pakistanais et ses forces de sécurité.
Ils sont les principaux responsables d'une vague de plus de 460 attentats --suicide pour la plupart-- qui ont tué près plus de 4.300 personnes dans tout le pays depuis l'été 2007, quand ils ont décrété le jihad à Islamabad pour son soutien à la "guerre contre le terrorisme" de Washington.
Mais les talibans ont revendiqué vendredi comme leur "premier acte pour venger la mort d'Oussama" un double attentat suicide qui a tué 89 personnes devant un centre d'entraînement de la police pakistanaise dans le nord-ouest, sans évoquer l'attaque du consulat saoudien à la grenade perpétré deux jours plus tôt.
Ben Laden a été expulsé en 1991 d'Arabie saoudite, pays où il était né, et Ryad l'a déchu de sa nationalité en 1994.