Notre correspondant à Gaza, Radjaa Abou Dagga, confirme l'avancée des blindés israéliens vers la ville de Gaza. Des sources médicales indiquent que seize Palestiniens, dont six civils, ont trouvé la mort.
AFP - L'armée israélienne resserrait dimanche son étau sur la ville de Gaza où des familles tentaient de fuir les quartiers périphériques touchés par les combats qui se sont encore intensifiés avec le refus d'Israel et du Hamas de cesser leur affrontement.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a annoncé que l'offensive "Plomb durci", qui est entrée dans sa troisième semaine et a fait près de 900 morts, "se rapproche de ses objectifs" mais va se poursuivre.
Des blindés ont avancé de plusieurs centaines de mètres dans deux quartiers de la périphérie sud de Gaza-ville, Tal al-Hawa et Cheikh Ajline avant l'aube, provoquant la fuite de dizaines de familles, portant leurs petits enfants et de maigres effets personnels.
"Nous avons attendu jusqu'à ce que le jour se lève pour fuir. Nous n'avons rien pu prendre avec nous, même pas du lait pour les enfants", a affirmé à l'AFP Ibtissame Chamallah, une mère de 22 ans, deux de ses enfants dans les bras.
"Je ne veux pas parler. Je veux juste fuir. Peu importe où", a lancé son mari Abed.
Selon l'ONU, 25.000 personnes ont fui les combats et se sont réfugiées dans des centres d'accueil de fortune installés dans des écoles ou des bâtiments de l'Agence pour l'aide aux réfugiés (Unrwa). Les refuges sont surchargés, notamment à Jabaliya", a affirmé le porte-parole de l'Unrwa, Chris Gunness.
Des combats violents ont eu lieu dans les deux quartiers de Gaza, où des soldats ont pris position sur les toits de maisons pour s'affronter aux groupes armés, qui ont tiré des roquettes anti-char et déclenché des explosions.
Dix combattants du Hamas et du Jihad islamique ont été tués, ainsi que deux civils, selon des sources médicales.
Les combats ont également fait rage dans le nord de la bande de Gaza. Quatre enfants et deux femmes ont été tués par un tir israélien contre leur maison, selon des sources médicales.
Au total 26 personnes ont été tuées dimanche, selon des sources médicales palestiniennes.
Selon un dernier bilan du chef des services d'urgence de Gaza Mouawiya Hassanein, au moins 879 Palestiniens ont été tués, dont 275 enfants, et plus de 3.620 blessés depuis le début de l'offensive le 27 décembre.
Plus de 60 objectifs ont été visés par l'armée israélienne au cours de la nuit et la matinée, selon une porte-parole.
Sept roquettes ont également été tirées par les groupes palestiniens contre Israël, sans faire de victime.
Samedi, l'aviation israélienne avait largué des milliers de tracts avertissant la population d'une prochaine "intensification des opérations contre les tunnels, les dépôts d'armes et les terroristes dans toute la bande de Gaza".
L'aviation a bombardé dans la nuit "des tunnels de contrebande d'armes, une mosquée dans le sud de la bande de Gaza où étaient stockées des armes et qui servait de base d'entraînement", a indiqué à l'AFP une porte-parole militaire.
"Israël se rapproche de ses objectifs mais plus de patience et de détermination sont nécessaires pour y parvenir afin de changer la situation en matière de sécurité dans le sud et pour que ses citoyens vivent en sécurité pendant longtemps", a déclaré M. Olmert à l'ouverture du conseil des ministres.
Israël a affirmé avoir sérieusement affaibli les capacités militaires du Hamas et tué plus de 550 de ses membres dans les phases aérienne puis terrestre de l'offensive, se réservant la possibilité d'engager des dizaines de milliers de réservistes dans un troisième temps.
Le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal a estimé au contraire samedi soir qu'Israël n'avait atteint "aucun objectif" et promis de poursuivre le combat.
Il a refusé toute négociation sur une trêve tant que les forces israéliennes ne se retireraient pas du territoire palestinien, touché par une crise humanitaire.
Deux convois chargés d'aides alimentaires et médicales de l'ONU doivent pénétrer à Gaza dans la journée, selon le porte-parole de l'Unrwa.
L'agence avait réduit jeudi ses opérations à la suite de la mort d'un conducteur de ses convois, tué par des tirs israéliens.
Un million de personnes vivent sans électricité dans ce territoire pauvre et surpeuplé, 750.000 sont sans eau et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours, selon l'ONU.
Les efforts diplomatiques ont continué de même que les manifestations dans plusieurs capitales du monde pour réclamer l'arrêt de l'offensive.
L'Egypte a proposé un plan prévoyant "un cessez-le-feu immédiat pour une période limitée", permettant l'établissement de couloirs humanitaires et laissant le temps à l'Egypte d'oeuvrer pour un cessez-le-feu "global et définitif".
Mais M. Mechaal a rejeté toute négociation sur un cessez-le-feu et la présence d'observateurs internationaux dans le sud de la bande de Gaza pour empêcher le ravitaillement en armes du Hamas.
"Nous demandons l'arrêt immédiat de l'agression, le retrait immédiat des forces israéliennes de Gaza, la levée du blocus et l'ouverture de tous les points de passage", a-t-il dit.
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