logo

Au Brésil, la police réclame l'inculpation de Jair Bolsonaro et de son fils pour "coercition"
La police brésilienne a demandé jeudi l'inculpation de Jair Bolsonaro et de son fils Eduardo pour "coercition" contre la justice pour une présumée tentative d'entraver les poursuites engagées contre l'ex-président d'extrême droite pour "coup d'État". Elle a par ailleurs révélé avoir découvert une "demande d'asile politique" de Jair Bolsonaro adressée au président argentin Javier Milei.
L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro quitte l'hôpital DF Star à Brasilia le 16 août 2025. © Evaristo Sa, AFP

La police brésilienne a demandé, jeudi 21 août, l'inculpation de Jair Bolsonaro et de son fils résidant aux États-Unis pour "coercition" contre la justice pour une présumée tentative d'entraver les poursuites pour "coup d'État" contre l'ex-président d'extrême droite (2019-2022).

La police estime dans un rapport qu'Eduardo Bolsonaro et son père, qui finance son séjour aux États-Unis, ont agi "dans le but d'interférer dans le déroulement de l'action pénale", et recommande de les inculper pour "coercition dans le cadre du processus" judiciaire et "abolition de l'État démocratique de droit".

Ces deux infractions sont passibles de peines cumulées pouvant atteindre jusqu'à 12 ans de prison.

"Demande d'asile politique" en Argentine

Installé aux États-Unis depuis mars, le troisième de la fratrie Bolsonaro a mis entre parenthèses son mandat de parlementaire pour plaider en faveur de son père auprès des autorités américaines, dénonçant ce qu'il décrit comme la "tyrannie" du juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, en charge du procès contre l'ancien chef d'État.

Eduardo Bolsonaro revendique fièrement son rôle d'instigateur de la surtaxe douanière de 50 % infligée au Brésil par l'administration Trump, convaincue que Jair Bolsonaro est victime d'une "chasse aux sorcières".

La recommandation d'inculpation vise également le pasteur Silas Malafaia et Paulo Figueiredo, petit-fils du dernier président de la dictature militaire au Brésil, Joao Figueiredo (1979-1985). Tous deux sont des citoyens brésiliens proches de la famille Bolsonaro.

La police a indiqué par ailleurs avoir retrouvé sur le téléphone de Jair Bolsonaro une "demande d'asile politique" en Argentine adressée au président Javier Milei dans un document de 33 pages daté de quelques jours seulement après le lancement de l'enquête le visant. Il y invoque une "persécution politique au Brésil", selon la police.

La Cour suprême du Brésil commencera à débattre le 2 septembre du jugement à l'encontre de Jair Bolsonaro, poursuivi pour tentative présumée de coup d'État à l'issue de l'élection présidentielle de 2022 remportée par Luiz Inacio Lula da Silva.

Le procureur général a estimé qu'il était "nécessaire qu'ils soient condamnés (...) pour organisation criminelle armée", "tentative d'abolition de l'État démocratique", "coup d'État" ainsi que pour d'autres délits en lien avec des dommages causés aux biens publics.

L'ex-président a été placé en résidence surveillée début août pour avoir enfreint les mesures lui interdisant de s'exprimer sur les réseaux sociaux.

S'il est condamné, Jair Bolsonaro risque jusqu'à 40 ans de prison. L'ancien président se déclare innocent et se dit "persécuté".

Avec AFP