
L'armée du Burkina Faso a annoncé lundi avoir renversé le président Roch Kaboré, suspendu la Constitution et dissout le gouvernement et l'Assemblée nationale. Le président serait détenu par des soldats mutins dans un camp militaire. L'ONU a "condamné fermement" le "coup d'État". Retrouvez tous les événements de la journée dans notre liveblog.
Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a été renversé par l'armée, lundi 24 janvier. Dans un communiqué lu à la télévision nationale par des officiers en uniforme, l'armée a annoncé avoir suspendu la Constitution et dissout le gouvernement et l'Assemblée nationale, tout en s'engageant au "retour à un ordre constitutionnel" dans "un délai raisonnable".
Lisant un communiqué signé du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui assure désormais le pouvoir, un capitaine a également annoncé la fermeture des frontières à compter de lundi minuit (GMT et locales). Un couvre-feu est instauré de 21 h à 5 h (locales et GMT) sur tout le territoire.
L'armée souligne que sa prise de pouvoir s'est déroulée sans violence et que les personnes arrêtées se trouvent en lieu sûr.
Le MPSR s'est engagé "à proposer dans un délai raisonnable (...) un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous". Il "appelle les patriotes, les Africains intègres et tous les amis du Burkina Faso à le soutenir et l'accompagner dans ce tournant décisif de l'histoire de notre pays".
Une question demeurait lundi soir : où se trouve Roch Marc Christian Kaboré, qui présidait depuis 2015 le pays ? La télévision publique RTB a publié une lettre manuscrite signée de sa main dans laquelle il indique "déposer sa démission", "dans l'intérêt supérieur de la nation, suite aux évènements qui s'y déroulent" depuis dimanche.
Ces annonces surviennent après plusieurs heures d'incertitudes et de chaos, au lendemain d'une journée de manifestations contre le pouvoir marquée par des mutineries dans plusieurs bases du pays. Des tirs avaient été entendus en fin de journée dimanche près de la résidence du chef de l'État, accusé par une grande partie de la population excédée par la violence, d'être "incapable" de contrer les groupes jihadistes.
Avec Reuters et AFP