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Le Liban approuve un plan de sauvetage économique et réclame l'aide du FMI

Le gouvernement de Hassan Diab a approuvé, jeudi, un plan de redressement pour répondre à la crise économique et sociale qui secoue le Liban. Le pays du Cèdre va également demander l'aide du FMI.

Le gouvernement libanais a approuvé, jeudi 30 avril, un plan visant à relancer l'économie au bord du naufrage du pays du Cèdre où, à la faveur du déconfinement, les manifestants sont redescendus dans la rue pour crier leur colère.

Le Liban va en outre demander l'aide du Fonds monétaire international (FMI), a annoncé dans la journée le Premier ministre Hassan Diab. "Nous allons demander un programme du Fonds monétaire international", a déclaré le chef du gouvernement dans une allocution télévisée, estimant que le plan de relance adopté par son gouvernement allait mettre le pays sur la voie du "sauvetage financier et économique".

Les mesures de confinement prises pour lutter contre le nouveau coronavirus ont amplifié une crise économique déjà aiguë, la pire depuis la guerre du Liban (1975-1990) : inflation toujours en hausse, pénurie de liquidités et forte dépréciation de la monnaie par rapport au dollar, utilisé au même titre que la livre libanaise au quotidien.

L'adoption du plan de relance intervient après trois nuits consécutives de violences dans la ville de Tripoli (nord), où des manifestants ont battu le pavé pour dénoncer une chute de leur pouvoir d'achat.

Le naufrage économique a été l'un des déclencheurs en octobre 2019 d'un soulèvement inédit contre l'ensemble de la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence.

"Le Conseil des ministres approuve à l'unanimité le plan économique", a indiqué la présidence sur Twitter à l'issue d'une réunion du gouvernement. Peu de détails ont filtré sur le plan mais le Premier ministre Hassan Diab doit prononcer un discours à 17 h (14 h GMT).

"En adoptant le plan de relance, nous mettons les wagons sur les rails", a déclaré le chef du gouvernement durant la réunion, en saluant un plan "pratique, qui comprend une vision économique pour l'avenir du Liban".

Le plan est vital et les autorités espérent qu'il sera jugé suffisamment crédible par la communauté internationale pour débloquer des aides.

Selon des fuites dans les médias, 80 milliards de dollars (environ 73 milliards d'euros) sont nécessaires pour sortir de la crise, dont entre 10 et 15 milliards de dollars de financements extérieurs sur les cinq prochaines années.

Les réformes prévues comprennent des coupes dans les dépenses publiques et une restructuration de la dette de l'État, qui s'élève à environ 170 % du PIB, l'un des taux les plus élevés au monde.

Le temps est compté pour le Liban, qui a annoncé en mars être en défaut de paiement, une première dans son histoire.

Selon des estimations officielles, 45 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et ces derniers mois des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi ou vu leurs salaires réduits.

Avec AFP