Avant la prise de parole prévue dimanche 19 avril, d’Édouard Philippe et Olivier Véran, l’Élysée a annoncé vendredi soir exclure toute discrimination visant les personnes âgées dans le cadre du déconfinement, après le 11 mai. Mercredi, le président du comité scientifique avait préconisé que les personnes "au-dessus de 65 ou de 70 ans" devraient rester confinées.
L’Élysée a tranché. "Le chef de l'État ne souhaite pas de discrimination entre nos concitoyens après le 11 mai [et] en appellera à la responsabilité individuelle", a indiqué la présidence vendredi 17 avril dans la soirée.
À 48 heures du nouvel exposé pédagogique auquel se livrera dimanche le Premier ministre, Édouard Philippe, le président Macron a exposé son refus de mesures discriminatoires visant les personnes âgées après le 11 mai.
Mercredi, le président du comité scientifique qui conseille les autorités, le professeur Jean-François Delfraissy, avait préconisé que les personnes "au-dessus de 65 ans ou de 70 ans" devraient rester confinées.
Le 13 avril, il avait indiqué que "pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester, même après le 11 mai, confinées, tout au moins dans un premier temps".
Interrogé samedi sur RTL, Jean-François Delfraissy affirme avoir été mal compris. "J'ai voulu indiquer, et je maintiens mes propos, qu'un certain nombre de personnes en France allaient demeurer un risque à la sortie du confinement", souligne-t-il. Le président du Conseil scientifique insiste sur le fait que ces personnes doivent être "informées du fait qu'elles sont plus à risque", mais que "la décision de ce qu'elles vont faire lors du déconfinement est évidemment individuelle".
Population à risque
De fait, les seniors représentent une population fragile : le Covid-19 a fait 18 681 morts dont plus de 7 000 dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux. L'Union européenne souhaite d'ailleurs que les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques soient protégées "plus longtemps".
Édouard Philippe et le ministre de la Santé, Olivier Véran, répondront aux questions dimanche après-midi. Mais le Premier ministre, en lien quotidien avec Jean Castex, le "Monsieur déconfinement" du gouvernement, a déjà prévenu que le dévoilement de son plan ne se ferait pas avant la fin avril.
"Ce sera une conférence sur ce que l'on sait à la date de dimanche, pas sur le plan de déconfinement en tant que tel. On sera davantage dans la méthode", prévient son entourage.
Réouverture des classes
D'autres aspects du futur déconfinement sont également d'ores et déjà questionnés. La réouverture des classes pose notamment beaucoup de questions. "Je ne vois pas comment on peut rouvrir les écoles le 11 mai", a déclaré vendredi la maire de Lille, Martine Aubry.
Dans les classes normales, "nous avons 23, 24 enfants […]. Nous ne voyons pas comment nous pouvons accueillir ces enfants dans la même classe en gardant les distances et les règles… Donc nous sommes très dubitatifs", a ajouté l'ancienne ministre.
Plusieurs fédérations de parents d’élèves et syndicats d’enseignants réclament des garanties sanitaires avant toute reprise des cours.
[Communiqué] Réouverture des établissements scolaires le #11mai : lettre des organisations syndicales @FsuNationale, UNSA, CFDT, CGT, SUD, FAEN, SNALC avec les organisations de parents FCPE et de jeunesse FIDL, MNL, UNL au Ministre @jmblanquer ????https://t.co/KrCKxcxWSB
— SNES-FSU (@SNESFSU) April 18, 2020En attendant le déconfinement, l'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de vendredi à samedi le nouveau budget de crise, qui doit passer mardi au Sénat. Il comprend des dépenses considérablement alourdies, entre soutien aux entreprises, aide aux plus modestes et primes aux soignants.
Avec AFP