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Alors que le mouvement de contestation en Bolivie ne cesse de prendre de l'ampleur, le président bolivien a annoncé dimanche qu'il convoquerait de nouvelles élections. L'armée a quant à elle demandé la démission d'Evo Morales.

De nouvelles élections générales seront convoquées en Bolivie. Le président Evo Morales, dont la réélection le 20 octobre dernier est contestée par une large partie du peuple bolivien, l'a annoncé contre toute attente, dimanche 10 novembre.

"J'ai décidé de renouveler l'ensemble des membres du Tribunal électoral suprême", a-t-il déclaré lors d'une intervention télévisée, annonçant qu'il "convoquerait de nouvelles élections qui permettront, en votant, au peuple bolivien d'élire démocratiquement de nouvelles autorités".

Cette annonce fait suite à une demande de l'Organisation des États américains (OEA) d'annuler la présidentielle du 20 octobre entachée, selon elle, de fraude. L'OEA avait alors réclamé la convocation d'un nouveau scrutin.

Plus tard dans la journée, l'armée bolivienne a recommandé  au chef de l'État bolivien de démissionner, jugeant qu'une telle décision contribuerait à
restaurer le calme dans le pays.

"Après avoir analysé le conflit national, nous demandons au président de renoncer à son mandat présidentiel, de permettre le rétablissement de la paix et le restauration de la stabilité dans le pays", a déclaré à la presse le commandant des forces armées terrestres, Williams Kaliman.

Le chef de l'opposition bolivienne Carlos Mesa a également appelé dimanche Evo Morales à quitter le pouvoir.

"Nous croyons que le président Morales doit prendre cette décision, s'il lui reste une once de patriotisme il devrait se retirer", a déclaré Carlos Mesa, candidat malheureux à ce scrutin, dont l'OEA a demandé l'annulation.

Âgé de 60 ans, Evo Morales occupe le pouvoir depuis 2006. Il a été réélu fin octobre pour un quatrième mandat courant jusqu'en 2025, mais l'opposition dénonce une "fraude".

Démission du président de l'Assemblée nationale

Le président de l'Assemblée nationale bolivienne, Victor Borda, a démissionné dimanche après l'incendie de son domicile par des manifestants, qui contestent depuis trois semaines la réélection au premier tour d'Evo Morales.

"Je renonce à (la présidence de) l'Assemblée (...), pourvu que cela aide à préserver l'intégrité physique de mon frère, qui a été pris en otage" à son domicile de Potosi (sud-ouest), a-t-il déclaré, peu après la démission du ministre des Mines, César Navarro, qui a dénoncé l'incendie de sa maison et l'agression de son neveu.

La vague de contestation qui a éclaté dès le lendemain du scrutin, à l'appel de l'influent président du Comité pro-Santa Cruz, Fernando Camacho, a fait trois morts et 200 blessés.

Dans la soirée de samedi à dimanche, face à une multiplication des actions et une recrudescence de violences, le président Evo Morales avait lancé un appel au dialogue. Appel immédiatement rejeté par l'opposition.

Avec AFP