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Contrôle des armes automatiques : Donald Trump prêt à interdire les "bump stock"

Confronté à une vague d'indignation après la fusillade du lycée de Floride, Donald Trump a proposé, mardi, d'interdire les "bump stocks", un mécanisme particulièrement meurtrier et utilisé notamment lors du carnage de Las Vegas.

Contraint de réagir face à la polémique sur le contrôle des armes à feu, après la fusillade sanglante dans le lycée de Parkland, en Floride, Donald Trump a annoncé, mardi 20 février, que son administration allait prendre des mesures pour interdire les "bump stocks". Ce mécanisme permet aux armes semi-automatiques de tirer des centaines de balles à la minute.

Évoquant la fusillade de Las Vegas, qui avait fait 58 morts en octobre 2017, le président américain a précisé avoir demandé au ministère de la Justice des réglementations visant à interdire "tous les mécanismes qui transforment des armes légales en fusils automatiques".

Whether we are Republican or Democrat, we must now focus on strengthening Background Checks!

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 21 février 2018

"Que l'on soit républicain ou démocrate, nous devons maintenant nous concentrer sur le renforcement des contrôles des antécédents !" pour les acheteurs d'armes, a-t-il ensuite écrit sur Twitter.

La porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a indiqué que d'autres mesures étaient à l'étude, dont la possibilité de fixer un âge plancher pour pouvoir acheter des fusils d'assaut dotés de chargeurs à grande capacité.

Ces armes, telles que le AR-15 et ses déclinaisons, ont été utilisées par le tueur du lycée de Floride et dans la plupart des grands massacres récents aux États-Unis, au premier rang desquels celui de Newtown en 2012, lors duquel 20 enfants ont été abattus dans une école primaire.

La NRA toujours hostile au renforcement des contrôles

La National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes, qui a soutenu Donald Trump pendant la dernière campagne présidentielle, souhaite réserver sa réponse jusqu'à ce que le détail de la nouvelle législation soit connu sans cacher son hostilité à tout renforcement du contrôle des armes.

"Il a été démontré maintes et maintes fois que l'interdiction des fusils semi-automatiques et des accessoires (comme les "bump stocks", NDLR) n'empêchent pas les activités criminelles et punissent les citoyens respectueux de la loi à cause des actes criminels des autres", a estimé une porte-parole de la NRA, Jennifer Baker.

Face au militantisme du lobby des armes, la sénatrice démocrate Dianne Feinstein a appelé Donald Trump à ne pas se contenter d'un décret présidentiel, qui pourrait être bloqué pendant des années par des actions en justice, mais à faire adopter une loi par le Congrès.

Un durcissement de la législation sur les armes marquerait une inflexion pour le président américain. Depuis sa campagne de 2016 et son entrée à la Maison Blanche, Donald Trump s'est présenté comme le champion du deuxième amendement de la Constitution, qui garantit aux Américains le droit de porter une arme.

Trump va rencontrer des lycéens en colère

Le massacre en date a provoqué la colère de lycéens américains, qui ont vivement pris à partie Donald Trump lors d'un rassemblement à la mémoire des victimes, le 17 février, et qui ont annoncé depuis l'organisation d'une grande "marche pour nos vies" le 24 mars à Washington.

"Nous mettons notre colère et notre tristesse à profit pour faire quelque chose d'incroyable et faire changer les choses", a déclaré l'un des lycéens, Tanzil Philip, dont le témoignage a été diffusé par CNN.

Plusieurs célébrités, dont George Clooney, Oprah Winfrey et Steven Spielberg, ont apporté leur soutien à ce mouvement lycéen en faveur d'un renforcement du contrôle des armes à feu, offrant chacune 500 000 dollars.

Donald Trump doit rencontrer mercredi des lycéens, des parents d'élèves ainsi que des enseignants de Parkland et d'autres établissements du Colorado et du Connecticut, qui furent le théâtre de massacres, afin d'envisager avec eux des mesures pour renforcer la sécurité en milieu scolaire.

Un lycéen de Parkland, Alfonso Calderon, a promis, toujours sur CNN, que la rencontre de mercredi ne "serait que la première étape" de leur mobilisation, laissant entrevoir une nouvelle donne dans un débat qui semblait complètement figé.

Avec AFP et Reuters