Au menu de cette revue de presse française du mardi 3 octobre : le choc provoqué par la fusillade de masse hier, à Las Vegas, qui constitue la pire tuerie par armes à feu de l’histoire des États-Unis, le débat sur la nouvelle loi antiterroriste en France ou encore sur la taxe dite "m’as-tu vu", et l’attribution du Nobel de médecine à un travail sur l’horloge biologique.
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À la une de la presse française, ce matin, «le choc» provoqué par la fusillade qui a eu lieu hier à Las Vegas, et qui constitue la pire tuerie de l’histoire des États-Unis.
Au moins 58 personnes sont mortes et plus de 500 autres ont été blessées après qu’un homme a ouvert le feu sur une foule réunie pour un festival de musique. «Dans un pays qui enchaîne les fusillades de masse avec une terrifiante régularité, la législation sur les armes à feu n’a pourtant de cesse de s’assouplir», s’alarme Libération, qui cite le chiffre de 11 652 morts par armes à feu depuis le début de l’année. «L’ œuvre de la National Rifle Association, la NRA, le lobby le plus puissant des États-Unis», accuse le journal. Il s’interroge aussi sur la personnalité du meurtrier présumé, Stephen Craig Paddock, un retraité fortune de 64 ans, dont le profil «trouble les autorités américaines». D’après Le Parisien, ses proches assurent n’avoir remarqué ni signe avant-coureur ni affiliation politique ou religieuse. Selon eux, Stephen Paddock, «un retraité lambda qui aimait le casino et les burritos», n’aurait pas été non plus «particulièrement porté sur les armes à feu». Le groupe État islamique a revendiqué son geste, hier. Une revendication accueillie avec «scepticisme» par le FBI, selon 20 minutes, qui fait état de ses doutes sur un lien éventuel entre le tueur présumé et l’organisation djihadiste, sans que l’on sache précisément si ces interrogations portent sur le fait que Paddock «n’a pas le profil habituel», ou si elles sont liées au fait qu’il n’y a tout simplement pas de preuves, pour le moment, de ses possibles liens avec le groupe terroriste.
En France, d eux étudiantes ont été poignardées à mort ce week-end à Marseille par un clandestin délinquant multirécidiviste. Tout comme la fusillade de Las Vegas, le geste a été revendiqué par l’organisation jihadiste. Le Parisien voit dans ces deux tragédies une illustration de «la folie meurtrière» et de «l’impossibilité d’une lutte rationnelle contre la violence aveugle». Impossible, réellement? Placé en garde à vue vendredi pour un vol, le tueur de Marseille avait été relâché sans faire l’objet de mesure d’éloignement, malgré l’illégalité de sa présence sur le territoire français, selon Le Figaro, qui revient sur le parcours de ce «vagabond totalement inconnu des services de renseignement, jamais condamné, et pourtant signalisé à sept reprises et sous sept alias différents, dès 2005, pour possession de stupéfiants, et encore en 2014, pour port d’armes prohibé».
Dans ce contexte, une partie de la droite juge que la nouvelle loi antiterroriste, qui doit être votée aujourd’hui à l’Assemblée, est insuffisante pour contrer la menace terroriste. Le Figaro rapporte qu’une partie des députés LR accuse le gouvernement de «se payer de mots avec des demi-mesures» et s’interroge « sur l’opportunité d’en finir avec l’état d’urgence». Deux d’entre eux disent d’ailleurs vouloir déposer, dans les heures qui viennent, une proposition de loi systématisant l’expulsion des étrangers délinquants. Du côté de la République en marche, on explique qu’«aucune réponse ne couvrira jamais tous les risque terroristes», qu’on «n’arrivera pas avec des lois à être 100% protégés». C’est en tout cas ce que déclare Yaël Braun-Pivet, la présidente de la Commission des lois à l’assemblée, dans Le Parisien. «Notre loi, dit-elle, vise les terroristes ou les terroristes potentiels. Mais malheureusement, on n’aucun moyen de pénétrer dans l’âme des gens». Dans le dessin de Ranson, un policier interroge un collègue. «Alors, on peut être reconnu par Daech sans être fiché S?» - «Il faut croire que leurs procédures sont moins lourdes que les nôtres»…
Au menu, également, la réforme de l’impôt sur la fortune, l’ISF, qui se heurte à l’hostilité de la gauche. Celle-ci réclame la taxation des «signes extérieurs de richesse». Selon elle, les grosses cylindrées, les yachts, les lingots d’or et autres chevaux de course doivent continuer à être pris en compte dans le calcul de cet impôt, dont la droite réclame, elle, la suppression pure et simple, tandis que le gouvernement souhaite, pour sa part et pour résumer, l’alléger. «Hélas, la question est devenue politique», soupire L’Opinion, qui évoque une «taxe m’as-tu vu», dont il ne faudrait toutefois attendre «ni recettes supplémentaires ni réponses aux défis économiques de la France». Dans le dessin de Kak, on voit Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, expliquer que l’idée, c’est de «faire en sorte que les produits de luxe soient trop chers aussi pour les riches».
Un mot, pour terminer, de l’attribution hier du prix Nobel de médecine, qui a récompensé les travaux de chercheurs américains sur «les rythmes du vivant». Ces scientifiques ont travaillé sur un sujet qui nous touche de près, nous les matinaliers et les millions de travailleurs qui s’activent à des horaires que le corps réprouve : ils ont étudié les mécanismes de notre horloge biologique, appelée en langage savant «horloge circadienne», qui règle nos vies sur un cycle d’environ une journée. D’après Le Monde, ces chercheurs ont travaillé sur la façon dont notre organisme optimise son fonctionnement en sécrétant à différents moments précis différentes hormones, et comment, par exemple, la lumière synchronise cette horloge. Mais aussi comment son mauvais fonctionnement, ou le fait qu’elle soit bousculée, favorisent des pathologies comme les maladies métaboliques, la dépression et les cancers. Quelle bonne nouvelle, n’est-ce-pas!? Elle donnerait envie de retourner se coucher illico presto.
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