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Après les pillages et les pénuries, l'aide s'organise à Saint-Martin

Les liaisons aériennes et maritimes vers et depuis Saint-Martin, dans les Caraïbes, ont repris dimanche, permettant d'évacuer de nouveaux sinistrés et d'acheminer de l'aide. L'île dévastée par l'ouragan Irma a été épargnée par Jose.

À l'aéroport de Grand-Case, dans le nord de la partie française de Saint-Martin, un ballet incessant d'hélicoptères et d'avions a repris dimanche 10 septembre. L’aide et les évacuations de cette île caribéenne durement frappée mercredi par l’ouragan Irma avaient dû être interrompues en raison de l’arrivée d’un second ouragan, Jose, finalement passé plus loin que prévu.

"Nous avons repris les évacuations et l'acheminement de fret, stoppés pour José, puissance dix", raconte à l'AFP le commandant Arnaud, de l'unité responsable de la gestion des évacuations.

Malades, blessés, femmes enceintes ou enfants en bas âge : la reprise du pont aérien et maritime doit permettre d’évacuer en priorité les plus vulnérables dans un sens et d’acheminer du fret et des vivres dans l'autre. Tifanie, 31 ans, part, seule et définitivement, valise cabine pour tout bagage : "Nos maris et frères restent pour aider, mais moi je pars, j'ai tout perdu", confie-t-elle à l’AFP.

"On ne sépare pas les familles qui ne désirent pas l'être", note toutefois le commandant Arnaud. Une fois les prioritaires pris en charge, sont évacués ceux qui le souhaitent, s'il reste de la place, ajoute-t-il.

Le tri est fait à l'entrée de l'aéroport, devant la grille, notamment par un médecin de l'Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS), le docteur Matthieu Coudreuse. "Je donne un avis médical sur l'urgence de la pathologie. Parfois, je dois refuser l'embarquement. Les gens sont sous tension, mais on cherche les mots, on trouve les mots", confie-t-il.

Supermarché et hôpital de campagne

La préfecture de Guadeloupe a également annoncé dimanche soir la reprise des liaisons maritimes entre la Guadeloupe, la Martinique et Saint-Martin. Un navire accostera lundi "avec une grue de 5 tonnes, qui permettra de décharger des conteneurs de grande capacité", indique-t-on.

En plus de "145 000 bouteilles d'eau" livrées dimanche, "les vivres sont assurés et un des deux supermarchés de l'île a ouvert", selon le ministère de l'Intérieur, annonçant également l'installation "dans les jours prochains d'un hôpital de campagne sur Marigot".

Dans un paysage de ruines, les secours, militaires et forces de l'ordre dépêchés sur l'île sont désormais 1 500 et passeront bientôt à 2 000. "L'ordre a été rétabli. Il n'y a plus aujourd'hui les scènes de pillage" post-Irma, a assuré le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Il y a eu 11 interpellations à ce jour, selon la place Beauvau. Une interdiction de circulation s'apparentant à un couvre-feu reste en vigueur à Saint-Martin entre 19 h et 7 h jusqu'à mercredi.

Télécommunications toujours coupées

EDF a indiqué, pour sa part, que 140 tonnes d'équipements électriques étaient arrivés par avion en Guadeloupe avant d'être acheminés en bateau. Les opérateurs travaillent à rétablir au plus vite les télécommunications, toujours coupées alors que Radio France a lancé une radio d'urgence, disponible sur les ondes (91.1 FM à Saint-Martin) et sur Internet.

Gérard Collomb a également annoncé une réunion lundi autour du Premier ministre avec les ministres concernés pour définir "un plan sur les questions de santé, de logement, de reconstruction".

Le président Emmanuel Macron, quant à lui, se rendra mardi à Saint-Martin, où il prévoit de “s’entretenir avec les habitants et les élus de l'île", a annoncé dimanche soir le ministre de l'Intérieur après une réunion à l'Élysée.

Un premier coût des dommages a été évalué samedi à 1,2 milliard d'euros par la Caisse centrale de réassurance.

Avec AFP