Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 23 août, les élections en Angola, le renforcement de la présence militaire américaine en Afghanistan vue de Kaboul. Et l’indignation suscitée par un viol collectif au Maroc.
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On commence cette revue de presse en Angola, où les 9,5 millions d’électeurs votent aujourd’hui pour désigner leurs députés et leur nouveau président.
Jeune Afrique parle d’un scrutin «historique», puisque ces troisièmes élections depuis la fin de la guerre civile, en 2002, sont marquées par le départ de José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis presque 38 ans. Le chef de l’Etat angolais devrait toutefois garder la présidence du MPLA jusqu’en 2022, nombreux étant les observateurs qui estiment qu’il continuera de gouverner le pays en sous-main. Son parti, représenté par le ministre de la Défense Joao Lourenço, également vice-président du MPLA, est d’ailleurs considéré comme le favori de ces élections, face à l’Unita d’Isaias Samakuva et à la Casa-Ce d’Abel Chivukuvuku – ce dernier, présenté comme «la valeur montante» de la politique angolaise, est issu des rangs de l’Unita, dont il a claqué la porte en 2011. Jeune Afrique rapporte que le président Dos Santos est critiqué aujourd’hui pour sa gestion de la manne pétrolière, dont l’Angola est le deuxième producteur africain, et dont les revenus se sont écroulés depuis deux ans à cause de la chute des cours mondiaux, et accusé, par ses opposants, de s’être enrichi avec sa famille et les cadres du MPLA au détriment des Angolais. Sa fille, Isabel, rappelle le Novo Jornal, a été désignée femme la plus riche d’Afrique par le magazine américain Forbes - qui évalue sa fortune à près de 3,5 milliards de dollars – une fortune colossale «amplement associée à la position de son père», selon le site angolais.
Direction à présent l’Afghanistan, où Donald Trump a annoncé un renforcement de la présence militaire américaine. Accueillie globalement avec scepticisme outre-Atlantique, sa décision reçoit toutefois le soutien du Wall Street Journal, qui estime que ceux qui critiquent le président américain «ne proposent pas d’alternative à sa stratégie, autre que le retraite et la défaite». «Le président Trump a hérité d’un désordre sans nom en Afghanistan, alors reconnaissez-lui le mérite de prendre en compte l’avis de ses généraux et de son engagement d’envoyer plus de soldats», lance le journal, qui reconnaît que sa décision comporte une part de risque, comme à chaque fois qu’il est fait usage de la force militaire, mais estime qu’elle préservera la voie des alliés des Etats-Unis en Afghanistan et permettra d’engager des opérations plus agressives contre les djihadistes, qui sans cela auraient été «ravis de pouvoir planifier des attaques globales en toute impunité».
Réaction assez mitigée, en revanche, pour The Afghanistan Times, qui dit certes «apprécier» le soutien apporté par la communauté internationale, et en particulier par les Etats-Unis, mais affirme que le pays a besoin de «plus» - pas de soldats américains supplémentaires, mais d’un plus grand soutien aux forces de sécurité afghanes. Le journal afghan Sobh salue quant à lui la fermeté affichée par le président américain envers le Pakistan voisin, accusé d’être un sanctuaire pour les djihadistes: «voilà ce qu’attendaient les Afghans», écrit le journal, qui presse les Etats-Unis de punir Islamabad pour sa tolérance présumée à l’égard des terroristes, demande à l’Inde son assistance financière et technique pour lutter contre le terrorisme et aux autorités afghanes de ne pas dilapider l’aide internationale, y compris américaine.
Au Maroc, une vidéo diffusée sur Internet montrant une jeune femme violentée par des adolescents dans un bus, à Casablanca, soulève l’indignation. Mise en ligne dans la nuit de dimanche à lundi, ces images ont provoqué depuis beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux et dans les journaux marocains, comme en témoigne le dessin de Hespress, qui dénonce à la fois la violence dont peuvent être victimes les femmes, et l’obligation qui leur serait faite de garder le silence – autorisant leurs agresseurs à agir en toute impunité. Une impunité à laquelle les manifestants qui défileront aujourd’hui-même à Casablanca, mais aussi à Rabat et Agadir, exigent que soit mis un terme. D’après le site La Dépêche, plusieurs milliers de personnes auraient déjà fait part de leur intention de participer à ces rassemblements en solidarité avec la victime du viol collectif. La Dépêche, qui a publié hier cette «lettre à un jeune Marocain»: «À s’acharner sur les femmes, écrit son auteur, notre pays et le monde avec, se prive de ce qu’il y a de plus beau dans ce monde, la sensualité des corps féminins et la tendresse de leur être. Rappelez-vous, je cite, que la vie est seule sacrée et que ce qui donne cette vie, ce n’est pas la côte d’Adam mais le vagin de Mahjouba et ce qui la nourrit une fois au monde, ce sont les seins de Jamila. Alors, s’il y a un corps à respecter, c’est bien celui de Saida. Pour ce faire, un homme ça s’empêche, écrivait Camus. Je peux, mais je dois me retenir si cela fait mal à l’autre».
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