
Au menu de cette revue de presse française, le décryptage des investitures de La République en marche. Des novices en politique, quelques élus socialistes, mais aucune prise de guerre pour l'instant à droite. La plupart des quotidiens s'interrogent : le "big bang" politique d'Emmanuel Macron à l'Assemblée va-t-il vraiment avoir lieu ?
La presse dresse ce vendredi 12 mai un décryptage des investitures aux législatives de La République en marche (LREM). Les noms des 428 premiers candidats investis sur 577 ont été divulgués. Visages inconnus pour la plupart, novices en politique ou personnalités de la société civile surgissent en une de Libération. C'est un "cocktail En Marche", titre Le Figaro. Tout juste une vingtaine d’élus socialistes a été investie aux couleurs de LREM. L’un d’eux, ancien Premier ministre, a été recalé. Manuel Valls est-il "un futur apatride politique" ?, s’interroge L’Humanité. Sa possible exclusion doit être prochainement évoquée par la Commission des conflits du Parti socialiste. En attendant, il peut se consoler : le mouvement d'Emmanuel Macron ne présentera aucun candidat face à lui dans sa circonscription d’Évry.
Cette procédure d’investiture relève aussi du renouveau en politique : Libération nous dévoile les coulisses d’un recrutement sur CV et lettre de motivation, proche de ce qui se fait en entreprise. La "Macron Academy" a sélectionné 428 candidats sur 19 000 postulants – un engouement digne de Star Ac' ou The Voice, souligne Laurent Joffrin dans son édito. Derrière "ce coup de balai", dit-il, "reste à savoir si cette métamorphose du personnel politique changera les institutions". Ces députés nouveaux devront éviter le syndrome "du groupe parlementaire uniforme, domestiqué, qu’on a connu à plusieurs reprises depuis 1958".
Une procédure d’investiture qui se révèle être aussi un exercice compliqué pour Emmanuel Macron, car il y a les déçus. François Bayrou, soutien clé d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, a fait savoir que la liste n’avait pas son assentiment. Il gâche ainsi, titrent Les Echos, les investitures de Macron en provoquant une première crise, estime le quotidien économique. De son côté, Le Figaro se réjouit en une que "la droite résiste, Bayrou se cabre". La liste partielle des candidats d’En marche ne comporte en effet aucune personnalité Les Républicains, se félicite le journal de droite.
Restent les doutes... Emmanuel Macron va-t-il réussir son pari ? Après avoir fragmenté la gauche, observe Le Parisien, va-t-il réussir à faire imploser la droite ? Le "big bang" politique va-t-il avoir lieu ? Il n’est pas écrit qu’il fera mouche, conclut dans son édito Stéphane Albouy.