
Il se rend directement sur la ligne de front, “pour s’assurer que les voitures parviennent bien directement aux soldats”. Depuis juin 2022, le Polonais Mateusz Wodziński, fournit pick-ups, camions et 4x4 aux troupes ukrainiennes, des véhicules qu’il achète d’occasion et qui sont ensuite amenagés pour le combat.
Le 21 mars, il annonçait fièrement, sur son compte X, la livraison de son 313e véhicule sur le front ukrainien, en près de trois ans.
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Accepter Gérer mes choix“Ces véhicules ont un impact réel sur la ligne de front”.
Face à l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine, Mateusz Wodziński a décidé de se mobiliser à sa façon, en offrant des véhicules à l’armée ukrainienne. Il a lancé une collecte de fonds en ligne à laquelle près de 18 000 contributeurs, essentiellement polonais, permettant de lever l’équivalent de plus d’1,7 millions d’euros. Les troupes ukrainiennes se servent ensuite des véhicules pour différents fonctions :
Ces véhicules sont utilisés sur la ligne de front pour de nombreuses raisons, telles que l'évacuation des soldats blessés de la ligne de front, le transport de munitions vers la ligne de front, le transport des soldats, des soldats eux-mêmes vers et depuis leurs positions.
Certains vont aussi va être convertis, en une sorte de système d'artillerie à roquettes artisanal. D'autres véhicules sont également utilisés pour la défense aérienne, ils sont équipés avec une mitrailleuse montée à l'arrière, ce qui est utile pour arrêter les drones russes qui attaquent l'Ukraine presque chaque nuit. Ces voitures ont donc un impact réel sur la ligne de front.
Les intérêts de la Pologne et de l'Ukraine sont à peu près les mêmes. Nous voulons que la Russie soit aussi faible que possible et nous voulons l'éloigner le plus possible de nous.
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Accepter Gérer mes choixMateusz Wodziński a été récompensé mi-mars par le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères.
Mateusz Wodzinski, avec son équipe de bénévoles, à Kiev, avec le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères Olexandr Mischenko, le 6 mars 2025.
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Accepter Gérer mes choix"Le plus près que nous ayons été sur la ligne de front, c’était à environ 800 mètres des positions russes."
Depuis un an, il dit avoir mis en pause son métier de traducteur - mais le nom de son entreprise de traduction, Exen, est devenu celui de son initiative. Il propose désormais à ses contributeurs de l’aider financièrement pour qu’il puisse se consacrer entièrement à sa mobilisation, avec son équipe :
Les véhicules que nous récupérons sont d'occasion, souvent âgés de 20 ans, principalement en provenance de Pologne et d'Angleterre. Parfois, des personnes nous les donnent. Nous avons également des personnes qui les réparent.
Nous amenons les véhicules sur le front en les conduisant nous-mêmes. Nous faisons en effectuant un aller-retour environ toutes les deux semaines, avec trois à quatre véhicules à chaque fois. Nous allons jusque près de la ligne de front,. C’est est crucial pour les donateurs de voir ça, ils peuvent ainsi être assurés que les voitures arrivent directement aux soldats.
Le plus près que nous ayons été sur la ligne de front, c’était à environ 800 mètres des positions russes. Nous ne nous y rendons jamais seuls. Si nous devons y aller, c’est toujours avec des soldats qui connaissent bien la situation. Cela permet d’éviter que les soldats aient à se déplacer jusqu’à nous, ce qui peut être risqué.
Malgré les discussions qui pourraient advenir entre Russes et Ukrainiens sur un cessez-le-feu, Mateusz Wodzinski rapporte du front un discours fataliste des soldats ukrainiens :
J’ai demandé aux soldats ukrainiens ce qu'ils pensaient de la situation [d’un possible cessez-le-feu, NDLR]. Ils estiment que le conflit ne prendra pas fin de sitôt, ils estiment que c’est impossible, parce que pour eux, la Russie n’a presque aucune incitation à l’arrêter maintenant.