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Extradition de l'opposant turc Fethullah Gülen : l'ex-patron de la CIA met en cause l'ex-conseiller à la sécurité de Trump

Selon l'ex-patron de la CIA, l'ancien conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn, a rencontré des membres du gouvernement turc afin d'évoquer la possibilité d'extrader l'opposant Fethullah Gülen "en violation avec la loi".

L’ancien directeur de la CIA, James Woolsey, a accusé l'ex-conseiller à la Sécurité nationale de l’administration Trump, Michael Flynn, de s’être entretenu avec des membres du gouvernement turc sur la possibilité d’extrader le prédicateur Fethullah Gülen, l’un des principaux opposants à Recep Tayyip Erdogan.

Dans une interview diffusée vendredi 24 mars sur le site du Wall Street Journal, James Woolsey affirme avoir assisté par hasard à la réunion, qui s’est tenue à New York en septembre 2016 alors que la campagne présidentielle battait son plein. Selon lui, il y aurait été question de faire sortir le prédicateur musulman des États-Unis, où il est exilé depuis 1999, en passant outre le processus ordinaire, jugé trop long par les représentants turcs. "Ils réfléchissaient à une solution qui, c’était plutôt clair, aurait été en violation avec la loi", affirme-t-il.

Le pouvoir turc, qui accuse Fethullah Gülen d’être derrière la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016, réclame son extradition. Mais Washington a, jusque-là, toujours refusé d’accéder à la demande d’Ankara. Le président Recep Tayyip Erdogan espère toutefois que l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche lui permettra d’avoir gain de cause. De son côté, l’opposant nie toute implication dans le putsch avorté.

"Pareille discussion n’a[vait] jamais eu lieu"

Peu après la diffusion de l’interview, un porte-parole de Michael Flynn a affirmé que les allégations de l’ex-patron de la CIA étaient fausses et que "pareille discussion n’a[vait] jamais eu lieu". Les médias américains ont déjà pointé les rapports troublants entretenus entre Michael Flynn et la Turquie. L'ancien général est ainsi accusé d’avoir perçu, via sa société de lobbying, 530 000 dollars de la part d’Ankara alors qu’il faisait partie de l’équipe de campagne de Donald Trump.

Quatre jours seulement après avoir pris ses fonctions de conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn avait dû démissionner en raison, cette fois-ci, de sa trop grande proximité avec la Russie.