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Jour de promo au Japon : la paire de melons à 27 000 dollars

Des melons à 27 000 dollars ? Une fraise à 5 000 dollars pièce ? Faites-moi un petit package, s'il vous plaît m'dame.

On connaissait le caviar Almas, les restaurants à 2 millions de dollars le menu ou les bœufs de Kobe, ces fameux bovidés nourris à la bière, massés au saké et qui écoutent de la musique traditionnelle japonaise. On découvre maintenant les melons à 27 000 dollars la paire.

Au cœur du quartier d’affaires de Tokyo, à Chūō City, dans la prestigieuse Nihonbashi Mitsui Tower, se trouve une étrange épicerie de fruits et légumes. Le magasin Sembikiya, dont la devanture ressemble pourtant plus à une boutique de bijoux, s’est spécialisé depuis son ouverture en 1834 dans les fruits de haut standing. Ceux qui donnent l’eau à la bouche et dont le prix fait pleurer les yeux.

Words can't describe how delicious this Melon was. #GinzaSembikiya #Sembikiya by mango… http://t.co/7zPrWz6VU7 pic.twitter.com/eNNBohRVYR

— InstaKyoto (@InstaKyoto) 4 avril 2015

Les fruits, objets de luxe à part entière

"Les fruits sont traités différemment dans la culture asiatique et dans la société japonaise en particulier", explique Soyeon Shi à CNN, doyenne de la School of Human Ecology, École de d’écologie humaine, de l’université du Wisconsin. "L’achat de fruits et leur consommation sont ancrés dans des pratiques sociales et culturelles. (…) Le fruit est considéré comme un objet de luxe et joue une part importante dans les rituels de dons entre Japonais."

Résultat : en mai 2016, une paire de melons de la ville de Yubari, sur l'île d'Hokkaido, s’est vendue à 3 millions de yens, soit 27 240 dollars, comme le montre la vidéo ci-dessous. C'était la première fois depuis 2008 et une vente à 2,5 millions de yens que des melons originaires de Yubari atteignent un tel prix. On trouve aussi des fraises de la taille d’une balle de baseball à 4 395 dollars l’unité – surnommées "Bijin-hime" soit "Magnifiques princesses" – ou des raisins de la taille d’une balle de ping-pong à 880 dollars la grappe.

Ces fruits prennent évidemment un temps fou à mûrir. Quarante-cinq jours pour les fraises Bijin-hime qui grandissent dans la ville de Okuda, au centre du pays. Et il fallu "quinze années de travail" pour atteindre la "perfection", affirme le producteur à CNN. Chaque année, il n’arrive à en produire que 500, mais réalise un bénéfice assez colossal.

Quand on s’offre une fraise à près de 5 000 dollars, on ne repart pas avec ses petites courses dans un sac plastique. Les clients repartent avec des fruits emballés dans des boîtes uniques, souvent en bois orné. C'est aussi le côté kawai des fruits qui font leur succès et nombreuses boutiques proposent des fruits emballés et qualitatif, mais à des prix plus abordables.

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