logo

Fusillade à Grasse : portrait de Killian B. le suspect

Killian B., le jeune homme qui a ouvert le feu dans lycée à Grasse, est le fils d'un élu local, ancien du FN et proche des Républicains. Najat-Vallaud Belkacem l'a décrit comme "fragile et fasciné par les armes".

Après la fusillade du lycée Alexis de Tocqueville jeudi à Grasse, un portrait de Killian B. le tireur de 16 ans, commence à s'esquisser. Les motivations de l'auteur de la fusillade "semblent liées aux mauvaises relations qu'il [aurait] entretenues avec d'autres élèves [de l'établissement]", a expliqué au cours d'un point presse la procureure de Grasse, Fabienne Atzori, excluant tout lien "avec une entreprise terroriste". Il s'agit "visiblement de l'acte fou d'un jeune homme fragile et fasciné par les armes à feu", a abondé sur place la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem.

Ce jeune homme, élève en première littéraire, avait passé la matinée en cours, sans rien laisser transparaître de son projet. Parti déjeuner, Il est revenu dans le lycée aux alentours de 12h30, armé d'un fusil à pompe chargé avec du plomb, deux armes de poing et une grenade. Il a ouvert le feu sur trois élèves et le proviseur, qui s'est interposé pour faire cesser la fusillade. Dix autres personnes ont été blessées dans la panique qui s'en est suivie. Dans la matinée du vendredi, on a appris que le lycéen s'était procuré ses armes chez ses parents et son grand-père. "Le revolver était chez le grand-père [et le fusil chez ses parents]", a précisé une source policière à l'AFP.

Des obsessions morbides sur les réseaux sociaux

C'est sur les réseaux sociaux que Killian B. se montre sous son jour le plus inquiétant. Son compte Facebook regorge d'images morbides et une certaine fascination pour l'imagerie gothique, les scarifications et les armes. La figure du Joker, l'ennemi de Batman, immortalisé en terroriste anarchiste dans "The Dark Knight", de Christopher Nolan, est omniprésente. Autre obsession : la tuerie de Columbine durant laquelle treize personnes, dont un enseignant, trouvèrent la mort, en 1999, dans le Colorado (États-Unis). Deux lycéens avaient alors ouvert le feu et fait exploser une bombe artisanale dans leur lycée.

Comme le raconte Le Monde, cette obsession se retrouve dans son compte YouTube quand on le décortique. Sa seule liste de lecture publiée contient deux titres, dont la chanson "The Anatomy of a School Shooting", du rappeur Ill Bill, qui raconte la fusillade de Columbine du point de vue de ses deux auteurs. Il suit également plusieurs chaînes et artistes de Columbiners, des personnes fascinées par l'attaque.

Les quatre seuls tweets de son compte Twitter, ouvert en juillet 2016 parle de l'attentat sur la promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016. Le jeune homme refuse de supprimer une vidéo explicite des faits au motif que "c'est bien aussi de voir comme quoi on est des merdes qui peuvent mourir pour un rien".

Fils d'un conseiller municipal, ancien du FN

Décrit comme "proche" de ses parents par un ami de la famille. Le jeune homme est le fils d’un conseiller municipal de Grasse, élu sous l’étiquette Front national au scrutin de 2014, mais qui a désormais rejoint l’équipe en place du maire Jérôme Viaud (Les Républicains). Son père est aussi coordinateur pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur du Rassemblement pour la France (RPF), un microparti souverainiste fondé en 1992 par Charles Pasqua et Philippe de Villiers. Il soutient activement à la candidature de François Fillon.

Le père qui a d'ailleurs rapidement réagi sur la fusillade exprimant sur Twitter son "soutien aux victimes" à peine quelques minutes après que l'information ait circulée. Il ne savait sans doute pas à ce moment-là que son fils était le tireur.

Interpellé sans résistance durant la fusillade, le jeune homme est toujours en garde à vue. En revanche, l'un de ses amis était toujours recherché par la police vendredi. Le frère de ce dernier a quant à lui était placé en garde à vue.

Le frère d'un ami proche du tireur a aussi été placé en garde à vue. L'ami est, lui, toujours recherché par la police vendredi.

Avec AFP