
C’est un des symboles de la capitale sénégalaise, mais il pourrait disparaître sous peu. Le "car rapid", un minibus de transport en commun bariolé de couleurs et de messages divers, est en train d’être remplacé par des véhicules plus modernes. Notre Observateur veut sauver cet élément du patrimoine dakarois.
Les "cars rapides" sont apparus au Sénégal il y a une soixantaine d’années. À l’origine, il s’agit de véhicules français de la marque Renault. Peu chers, fonctionnant de jour comme de nuit, à même de desservir des zones de Dakar ne bénéficiant pas de connexion aux transports en commun, les cars rapides ont leurs défenseurs, comme Assane Niang, qui a créé un collectif pour les faire connaître aux touristes et tenter de les sauvegarder.
"On vit des moments très chaleureux, ce qui n'est pas le cas dans d'autres moyens de transport"
Dans notre émission – voir la vidéo ci-dessus –, Assane Niang explique :
Le car rapide, c'est une œuvre d'art volante, où il y a des artistes peintres qui s'expriment. Souvent, à partir des cars rapides, on connaît un peu la mentalité des Sénégalais. Dans les dessins, on voit beaucoup de messages : ce sont des messages de foi, des états d'esprit… Dans un car rapide, on a les moyens de discuter entre amis, à propos de l'actualité. Ce sont des moments très chaleureux, ce qui n'est pas le cas dans d'autres moyens de transport.
Mais tous les Dakarois ne les apprécient pas. On reproche à leurs conducteurs une conduite trop sportive, et les véhicules, anciens, sont particulièrement polluants. Depuis 2015, ils sont remplacés progressivement par des bus plus modernes.
Assane Niang reconnaît que les cars rapides ne sont pas parfaits, mais pour lui, "c'est un patrimoine à préserver". Il espère être entendu des autorités.