Au menu de cette revue de presse, l'islamo-nationalisme du président turc, la polémique sur le burkini en France et l'esprit olympique qui ferait défaut aux Jeux de Rio 2016.
Le Figaro, Libération et l’Humanité consacrent leurs titres aux transformations qu’est en train de subir. Le Figaro raconte "comment Erdogan islamise la société turque". Les Stambouliotes des quartiers européens y voient un retour en arrière, avant la Turquie laïque de Mustafa Kemal. Pour les conservateurs, au contraire, on assiste à la juste reconnaissance des valeurs de la société turque. Dans son édito, le quotidien parle d’un Erdogan "sultan et calife" : dans l’empire ottoman, le chef détenait à la fois le pouvoir politique et religieux. Le président actuel semble nostalgique de cette époque. Le ton n’est pas différent pour Libération, qui titre : "la revanche du sultan". Quant à l’Humanité, elle propose un reportage sur les dessous du putsch raté. Le journal revient sur les liaisons dangereuses qui unissaient Recep Tayyip Erdogan au prédicateur Gülen : "islamistes convaincus, anticommunistes, les deux hommes se sont trouvés d’autant plus facilement qu’ils partageaient les mêmes idées".
En France, la polémique du burkini ne faiblit pas. Hier, Manuel Valls accordait un entretien à La Provence et s’emparait du sujet : il déclarait soutenir les maires qui interdisent le burkini sur les plages et rejoindre Jean-Pierre Chevènement, qui appelle les musulmans de France à la "discrétion". Ce matin, on trouve beaucoup de réactions à cette interview dans la presse. L’édito de La Croix souligne que l’on n’a jamais demandé ni aux juifs, ni aux chrétiens d’être discrets. Et d’ajouter : "à cause d’une tenue de plage portée par quelques femmes, les musulmans sont priés de se faire oublier. On leur reproche parfois d’être trop discrets dans leur condamnation de l’islamisme radical. Nos responsables politiques ne sont pas à un paradoxe près". Dans Libération, Willem nous propose ce dessin de Manuel Valls en bikini qui affirme que seule cette tenue de plage est compatible avec les valeurs de la République. Autre dessin amusant dans Courrier International : en 1966, un policier demande à une femme sans haut de maillot de se rhabiller. 50 ans plus tard, un CRS demande à une femme en burkini de se déshabiller...
On termine avec les Jeux de Rio, Le Parisien pose la question : "Esprit olympique, es-tu là ?" Pour Renaud Lavillennie, sifflé par le public, le pain de sucre gardera un goût amer. L’édito du Parisien souligne le manque de culture olympique des Cariocas, plus habitués aux matchs de football… à moins que ce soient les Français qui soient mauvais perdants !