Alors que la convention républicaine s'est ouverte, lundi à Cleveland, sur une protestation bruyante des anti-Trump, le calme est revenu dans la soirée où le discours le plus attendu était celui de la femme du candidat, Melania Trump.
C'est le discours le plus court que Donald Trump ait jamais donné : "Nous allons gagner ! Nous allons gagner !", et puis s'en va. Et pour cause, lundi 18 juillet, la star de la soirée, c'était sa femme, Melania Trump. Le candidat républicain a donc fait un passage express sur la scène de Cleveland, au premier jour de la convention républicaine, pour présenter cet ancien mannequin d'origine slovène de 24 ans sa cadette, venue vanter les mérites de son mari devant un public conquis.
Objectif, en 15 minutes de discours : adoucir l'image du candidat et rendre "présidentiable" aux yeux des Américains cet homme qui, en raison de ses sorties controversées, traîne une réputation sulfureuse. Melania Trump a vanté ses qualités de père de famille et d'époux, le décrivant comme un "patriote" aimant profondément son pays, voulant être le président de tous les Américains.
"Il est dur quand il doit l'être, mais il est aussi gentil, et juste, et attentionné", a-t-elle ajouté, en reconnaissant que cette gentillesse n'était pas toujours remarquée. "Mais elle est là", a-t-elle assuré.
"Il a toujours été un incroyable leader"
"Il n'abandonnera jamais, et plus important, il ne vous laissera jamais tomber, a également déclaré Melania Trump. Il a toujours été un incroyable leader." "Donald veut représenter tous les gens, pas seulement certains. Cela inclut les chrétiens et les juifs et les musulmans. Cela inclut les hispaniques, les Afro-Américains, et les Asiatiques, et les pauvres et la classe moyenne", a-t-elle ajouté. "Il veut la prospérité pour tous les Américains." Et insistant sur le besoin de changement, elle a affirmé qu'il "était prêt à diriger le pays".
Elle a aussi annoncé que si elle avait "le privilège" de devenir Première dame, elle comptait s'intéresser à ceux qui en ont "le plus besoin", et avait notamment à cœur d'aider "les femmes et les enfants".
Elle a aussi brièvement raconté son histoire personnelle. Née Melanija Knavs dans ce qui était à l'époque l'ancienne Yougoslavie, un pays communiste, d'une mère lui ayant donné le goût de la mode et d'un père dans les ventes de voitures, elle est partie à 18 ans pour Milan, puis Paris pour sa carrière de mannequin. "Je ne tiens pas pour acquises les libertés qu'offre ce pays", a-t-elle souligné.
Protestation bruyante à l'ouverture de la convention
Plus tôt dans la journée, la convention s’est ouverte avec les protestations d'opposants à Donald Trump, qui ont réclamé en vain un vote en faveur de candidats indépendants. Ils demandé, aux cris de "Roll Call ! Roll Call !", à faire voter les 2 472 délégués sur un changement des règles de nomination, pour leur permettre de soutenir des candidats indépendants.
itCette proposition a été soumise à un vote par acclamation et les opposants ont été déclarés perdants. Après cet échec, certains d'entre eux se sont mis à chanter en signe de protestation et d'autres ont quitté la salle, disant qu'ils allaient repenser leur stratégie.
"C’est un moment difficile pour un parti qui souhaite présenter une image d’unité, analyse Gallagher Fenwick, envoyé spécial de France 24 à Cleveland. C’est finalement à l’image de la campagne très mouvementée dont émerge le Parti républicain." Certains ne participeront même pas à l’événement, à commencer par les ex-candidats à la présidence Mitt Romney et John McCain ou les membres de la famille Bush.
Attaques contre Hillary Clinton
Le slogan "Make America Safe Again" (Rendre l'Amérique de nouveau sûre"), mot d'ordre de la première journée de la convention, avait été choisi avant les meurtres de Baton Rouge.
Les premiers intervenants s'en sont pris sans surprise à la rivale démocrate de Donald Trump et à son action à la tête de la diplomatie américaine, pendant le premier mandat de Barack Obama.
"Je tiens Hillary Clinton personnellement responsable de la mort de mon fils", a déclaré Pat Smith, mère de l'un des quatre Américains tués en septembre 2012 dans l'attaque du consulat des États-Unis à Benghazi, en Libye.
Le comédien Scott Baio lui a pour sa part reproché de vouloir poursuivre une politique qui mène "le pays à la ruine". "Alors, ne nous contentons pas de rendre sa grandeur à l'Amérique. Faisons en sorte que l'Amérique soit à nouveau l'Amérique !", a-t-il ajouté.
Avec AFP et Reuters