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La France demande à José Manuel Barroso de renoncer à son poste chez Goldman Sachs

La France a officiellement demandé, mercredi, à l'ex-président de la Commission européenne José Manuel Barroso de renoncer à son poste de conseiller dans la banque américaine Goldman Sachs pour des raisons morales, politique et déontologiques.

La France a demandé "solennellement" à l'ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso de "renoncer" à travailler pour la banque Goldman Sachs. L'ex-Premier ministre portugais, qui a présidé la Commission de 2004 à 2014, a été engagé début juillet par la banque d'affaires américaine pour la conseiller dans le contexte du départ annoncé du Royaume-Uni de l'Union européenne.

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"Monsieur Barroso fait le lit des anti-Européens. Je l'appelle donc solennellement à renoncer à ce poste", a déclaré, mercredi 13 juillet, le secrétaire d'État aux affaires européennes, Harlem Désir, devant les députés français. Cette embauche "est particulièrement scandaleuse, compte tenu notamment du rôle joué par cette banque dans la crise financière de 2008 mais aussi du trucage des comptes publics de la Grèce", a estimé le responsable socialiste.

"Moralement, politiquement, déontologiquement, c'est une faute de la part de Monsieur Barroso, c'est le pire service qu'un ancien président d'une institution européenne pouvait rendre au projet européen, à un moment de l'Histoire où il a au contraire besoin d'être soutenu, porté et renforcé", a-t-il ajouté.

Changer le "code de conduite" européen

Le Français a également demandé à Bruxelles de changer le "code de conduite" en vigueur : les commissaires doivent demander une autorisation à leur ancien employeur pour pouvoir rejoindre un groupe privé dans les 18 mois suivant la fin de leur mandat, mais plus au-delà. "Il faut étendre la durée d'interdiction à être embauché par une entreprise privée, élargir les incompatibilités, renforcer les contrôles", a commenté Harlem Désir.

"Il pourrait y avoir un organe indépendant au sein duquel serait représenté le Parlement dans toute sa diversité et des juristes internationaux pour évaluer les conflits d'intérêt et interdire ce genre d'embauche", a-t-il suggéré.

La nomination de Manuel Barroso à Goldman Sachs a été vivement critiquée, notamment en France et au Portugal. Le secrétaire d'État français au Commerce extérieur, Mathias Fekl, avait déjà qualifié l’ancien commissaire de "représentant indécent d'une vieille Europe".

Avec AFP