
En cas de braquage, mieux vaut coopérer. C’est la police qui le dit. Mais un cuisiner néo-zélandais vient de prouver qu'une autre réaction était possible : l’ignorance absolue. La preuve en vidéo.
La scène est complètement improbable.
Il est 23 h 00 au Papanui Store, un fast food grec de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, quand un braqueur cagoulé et armé fait irruption en salle. Il file tout droit vers le comptoir et fait face au cuisiner qui est en train de travailler. Au lieu de paniquer et de lui donner le contenu de sa caisse, le commerçant reste complètement serein. Mieux encore : il continue son travail et ignore le voleur. Dans le plus grand calme.
La scène date du 28 mai, mais la police de Canterburry a publié mardi 6 juillet les images de vidéosurveillance sur sa page Facebook afin de recueillir des témoignages permettant d’identifier le braqueur.
Dans la vidéo, on peut voir le cuisinier sourire au braqueur avant de poursuivre ses affaires, l’air de rien. Alors que le braqueur se tient devant lui, il finit ainsi d’empaqueter son slouvaki, sale le plat comme il se doit et remet la commande à un client. Ce dernier prend son repas en jettant un œil vers le voleur et quitte les lieux visiblement médusé. Le braqueur finit par partir visiblement déstabilisé par le comportement du cuisiner. Peut-être même vexé devant tant d’inconsidération, voire de mépris.
"Mon coeur battait vite"
Le cuisinier, Said Ahmed originaire d'Égypte s'est expliqué au Guardian : "J'ai donné sa commande à mon client car je voulais qu'il parte pour ne pas le mettre en danger". "Mon coeur battait vite, j'avais peur mais je ne voulais pas le lui montrer. Je suis d'un naturel calme, en 20 ans ici, je n'ai jamais connu de problèmes, en Égypte, ce genre d'agressions arrive tous les jours mais pas en Nouvelle-Zélande, c'est un pays sûr", ajoute-t-il.
Après avoir remis sa commande au client, on peut voir, sur la vidéo, Said Ahmed s'éloigner, laissant le braqueur planté devant le comptoir : "Je suis allée dans la cuisine pour appeler la police en me disant que si jamais il me tirait dessus, je serais suffisamment loin et les balles auraient moins de chances d'atteindre ma tête ou mon coeur".
Les images ont déjà été vues plus de 150 000 fois sur Facebook où les commentaires regorgent d’éloges à l’égard de Said Ahmed.
Une leçon de sang froid à retenir donc, mais qu'on irait pas jusqu’à reproduire : on préfère quand même s’en tenir aux conseils de la police.
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