
Les bureaux de vote ont ouvert, au Royaume-Uni, pour une journée qui s'annonce cruciale à l'échelle de l'Union européenne. Les Britanniques doivent se prononcer pour le maintien ou la sortie de leur pays au sein de l'UE.
C’est une journée cruciale pour l’Union européenne (UE). Les Britanniques se prononcent, ce jeudi 23 juin, sur l'avenir de leur pays au sein de l'instance internationale. Ce référendum a donné lieu à une âpre campagne sur les thèmes de l'immigration et de l'économie, marquée par de profondes divisions et le choc de l'assassinat d'une députée travailliste en faveur du maintien au sein de l'UE.
Le Premier ministre, David Cameron, a voté jeudi matin dans un bureau de vote de Londres, en compagnie de son épouse. C'est lui qui a été à l'initiative ce référendum, sous la pression de son parti et d’une montée en puissance de la frange anti-européenne de ce dernier. Avec pour objectif de mettre un terme à des décennies de débat quant à la place de la Grande-Bretagne en Europe et à ses liens avec Bruxelles.
La plupart des enquêtes d'opinion placent les camps du "Leave" et du "Remain" au coude à coude. Les deux dernières en date, publiées le 22 juin, semblent cependant suggérer que la balance pencherait en faveur du maintien dans l’UE.
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Une enquête téléphonique menée par l'institut ComRes pour le Daily Mail et la chaîne de télévision ITV montre en effet que le camp "Remain" est crédité de 48 % des intentions de vote, contre 42 % pour les partisans du "Leave". Publié par The Times, un sondage YouGov évalue le rapport de force à 51 % pour le camp du "In", contre 49 % pour les tenants d'une sortie de l'UE. Cependant, un sondage Opinium publié plus tôt mercredi trouvait l’exacte tendance inverse.
Tout dépendra de la participation, les jeunes Britanniques étant vus comme étant de plus chauds partisans de l'Union européenne que leurs aînés mais moins enclins à se rendre aux urnes.
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De profondes divisions
"C'est très serré, nul ne sait ce qui va se passer", a déclaré David Cameron dans le Financial Times, le 22 juin. Même en cas de victoire du "Remain", le Premier ministre britannique pourrait éprouver des difficultés à rassembler un parti conservateur déchiré, voire à conserver son poste.
Les enquêtes d'opiion ont brossé le portrait d'une Grande-Bretagne profondément divisée, avec des clivages forts, entre les personnes âgées et les plus jeunes ou entre l'Écosse et une ville de Londres pro-européennes et un centre du pays eurosceptique.
Quel que soit le résultat du vote, l'accent mis au cours de la campagne sur l'immigration en Grande-Bretagne, en forte hausse ces dernières années, pourrait accentuer les fractures d'un pays, également marqué par le creusement de l'écart de richesse entre les pauvres et les plus fortunés.
Assassinat de Joe Cox
Le vote de jeudi se déroulera une semaine jour pour jour après le meurtre de la députée travailliste Jo Cox, qui militait pour le maintien dans l'UE. Depuis sa mort, certains instituts de sondage font état d'une progression du "In", mais l'écart entre les deux camps se situe souvent dans la marge d'erreur.
Jeudi, les bureaux de vote ouvriront à 7 h et fermeront à 22 h. L'institut de sondage YouGov a prévu de livrer immédiatement une première estimation qui sera diffusée sur SkyNews. Les grands diffuseurs s’abstiendront, la marge d'erreur étant à leurs yeux trop importante devant un résultat qu'on annonce serré.
Des premiers résultats partiels et les chiffres de la participation devraient être connus dans la nuit, à partir de 3 h. Le résultat officiel, lui, ne devrait être proclamé que vendredi matin, sans doute après 8 h.
Avec Reuters