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Hillary Clinton et Donald Trump, grands gagnants du "Super Tuesday"

Donald Trump et Hillary Clinton ont chacun remporté sept États lors du "Super Tuesday". En face, Ted Cruz tente de rassembler les républicains, tandis que le démocrate Bernie Sanders, avec quatre États, ne perd pas espoir.

Certains appellent déjà ce 1er mars la journée du "Super Trump". Le "Super Tuesday" ("Super mardi"), lors duquel les électeurs de 12 États américains étaient appelés à choisir leur candidat à la Maison Blanche, a vu la victoire écrasante de Donald Trump chez les républicains, avec sept États remportés. Côté démocrate, Hillary Clinton, avec également sept États contre quatre pour son rival socialiste Bernie Sanders, s'en sort très bien aussi.

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Mais des obstacles demeurent avant que les deux favoris ne puissent atteindre la majorité absolue des délégués requise aux conventions d'investiture.

Trump a-t-il déjà gagné l'investiture ?

Pas encore. Mais "c'est vraiment quasi-inévitable", ose Dante Scala, politologue à l'Université du New Hampshire.

Seuls 30 % des 2 472 délégués ont été attribués à ce jour, selon un système de proportionnelle, avec souvent une prime au gagnant. À partir du 15 mars, le vainqueur dans la plupart des primaires remportera la totalité des délégués. À la fin du mois, 62 % des délégués auront été distribués. Plus le temps passe, plus il sera difficile pour ses rivaux de le rattraper.

Si aucun des candidats n'atteint la majorité absolue, soit 1 237 délégués, à la fin des scrutins en juin, l'investiture sera déterminée à la convention de Cleveland, en juillet. Les délégués voteront au premier tour pour leurs candidats, sans élire de vainqueur, ce qui provoquera des tours supplémentaires dans lesquels les délégués seront libérés de l'obligation de voter pour leur candidat initial. Mais une bataille sur les règles gouvernant leur comportement pourrait envenimer la procédure.

Marco Rubio perd pied

Le meilleur espoir de l'establishment républicain a déçu mardi : le sénateur de Floride Marco Rubio a terminé deuxième ou troisième dans la plupart des primaires. Malgré le ralliement de dizaines d'élus et figures républicaines, il n'a gagné que dans le Minnesota. Sa tactique de répondre à Donald Trump dans le même registre, avec allusions et insinuations douteuses, a fait long feu.

>> À lire sur France 24 : Donald Trump met les républicains dans l'embarras

Marco Rubio promet de continuer et vise une victoire en Floride le 15 mars, mais l'argument selon lequel il est le seul capable de rassembler le parti s'amenuise avec chaque défaite.

"Une victoire en Floride est indispensable pour lui", dit Kyle Kondik, de la lettre spécialisée Sabato's Crystal Ball à l'Université de Virginie.

Au contraire, Ted Cruz, sénateur ultra-conservateur du Texas et ennemi juré de l'establishment, s'accroche. Il a battu Donald Trump au Texas, dans l'Oklahoma et en Alaska lors du "Super Tuesday". Il l'a également devancé dans trois des 15 premières consultations et a appelé Marco Rubio à se retirer.

L'appareil peut-il encore arrêter Trump ?

De nombreux élus, dirigeants et personnalités du parti républicain ont menacé de ne jamais soutenir Donald Trump, quitte à voter Hillary Clinton. D'autres évoquent la perspective d'un candidat conservateur tiers. Mais la menace pourrait n'être que de pure forme.

"Beaucoup vont finir par soutenir sur le papier Donald Trump", prédit Christopher Arterton, professeur à l'Université George Washington. Frank Luntz, un sondeur républicain, estime dangereux d'encourager la guerre civile au sein du parti. "Si vous essayez de le tuer, vous pourriez finir par tuer votre propre chair et sang", a-t-il dit sur CBS.

Hillary Clinton s'installe en tête

"À la fin de cette soirée, nous aurons gagné des centaines de délégués", a lancé Bernie Sanders à ses partisans, en notant que 35 États devaient encore s'exprimer.

Mais le message du sénateur du Vermont sur les inégalités économiques et contre la collusion entre la classe politique et les lobbys ne rencontre qu'un très faible écho chez les minorités qui forment un bloc crucial de l'électorat démocrate.

Plus de 80 % des Noirs ont voté pour Hillary Clinton dans les États du Sud, selon les sondages de sorties d'urnes. Au Texas, les deux tiers des démocrates hispaniques ont voté pour elle.

Elle remporte aussi très largement le vote des femmes, qui représentent plus de la moitié de l'électorat démocrate.

Au total, Hillary Clinton a remporté 11 des 16 primaires à ce stade et mène largement dans la course aux délégués. Contrairement aux républicains, les délégués démocrates sont attribués à la proportionnelle stricte, ce qui ralentit le calendrier. Mais la dynamique est de son côté.

Avec AFP