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Trump cite Mussolini, refuse de condamner le Ku Klux Klan et ne s'est jamais aussi bien porté

Rompu aux déclarations choc, Donald Trump s'est offert deux nouvelles sorties médiatiques dimanche, à deux jours du Super Tuesday. Des propos qui n’entachent en rien son statut de favori parmi les candidats républicains.

Le milliardaire Donald Trump s'est de nouveau retrouvé, dimanche 28 février, au cœur du tourbillon médiatique, pour son plus grand plaisir. Celui qui se définit lui-même comme le candidat "anti-establishment" de cette primaire républicaine a retweeté une citation prêtée à l'ancien dictateur italien Benito Mussolini. "Il vaut mieux vivre une journée comme un lion que 100 ans comme un mouton", peut-on lire sur son compte. De quoi mettre les chaînes de télévision et les réseaux sociaux en effervescence...

Interrogé sur le plateau de la chaîne américaine NBC, il a défendu son propos en expliquant, avec son assurance habituelle, qu'il ne s'intéressait pas à l'auteur mais à la phrase en elle-même. "C’est une très bonne citation, très intéressante, et je sais qui l’a dite. Mais qu’est-ce que ça change, que ce soit Mussolini ou quelqu’un d’autre ?", a-t-il rétorqué, avant de renvoyer la balle aux journalistes sur un ton amusé : "Ça a visiblement attiré votre attention, non ?"

Dans la même journée, Donald Trump a aussi été interviewé au sujet de l'un de ses récents soutiens qui n'est pas passé inaperçu : l'ancien dirigeant du Ku Klux Klan et révisionniste David Duke, défenseur de la théorie de la supériorité de la race blanche. Sur Bloomberg, le milliardaire de 69 ans a dans un premier temps désavoué ce soutien : "Je n'en ai pas besoin, je n'en voudrais certainement pas". Puis, quelques jours plus tard, pressé de condamner le KKK et les mouvements extrémistes, a assuré devoir d'abord "se renseigner". "Vous ne voudriez pas que je condamne un groupe dont je ne connais rien. Il faudrait que je me renseigne", a-t-il déclaré sur CNN.

Ces propos ambigus ont été dénoncés par trois des quatre autres candidats républicains, Ted Cruz, Marco Rubio et John Kasich. "Nous ne pouvons pas être un parti qui désigne quelqu'un qui refuse de condamner les tenants de la suprématie blanche et le Ku Klux Klan", a notamment tweeté Marco Rubio.

"Le premier président noir des États-Unis ne peut pas avoir et n'aura pas pour successeur quelqu'un qui incite à la haine et refuse de condamner le KKK", a également réagi sur son compte Twitter, un des candidats démocrates à la présidentielle, Bernie Sanders, qui a même été retweeté par sa rivale Hillary Clinton.

Avec ses deux nouvelles polémiques, Donald Trump le trublion a de nouveau montré qu'il aimait s'amuser avec les médias. Ce côté provocateur ne semble pas déplaire puisque de plus en plus d'élus se rallient à sa cause, comme Chris Christie, gouverneur iconoclaste du New Jersey et ex-candidat des primaires.

Favori des sondages

Largement en tête dans les sondages au niveau national, Donald Trump part de nouveau favori à deux jours du scrutin du "Super Tuesday". Vainqueur de deux des trois premières étape des primaires républicaines, il est attendu en tête dans le Nevada malgré ses propos hostiles aux immigrés et sa proposition d'ériger un mur à la frontière mexicaine.

Un récent sondage réalisé pour CNN indique qu'il pourrait récolter jusqu'à 45 % des voix et laisser loin derrière ses rivaux Marco Rubio (19 %) et Ted Cruz (17 %), qui peinent à trouver l'angle d'attaque pour éviter que "Donald Trump ne [soit] le candidat du parti de Lincoln et de Reagan". Sur Twitter, le mot-clé (hashtag) #NeverTrump, lancé par des républicains opposés au favori des sondages, a été repris par plusieurs milliers d'internautes.

Avec AFP