
Dans le nord de l'Irak, des civils fuyant la violence de l'organisation État islamique et les frappes de la coalition trouvent refuge auprès des Peshmerga kurdes. Devant la camera de France 24, ils racontent leur fuite.
Dans le nord de l'Irak, les combats se poursuivent entre l'armée irakienne et les jihadistes de l'organisation État islamique (EI). Les civils sont de plus en plus nombreux à tenter de fuir la guerre et échapper aux jihadistes.
Vendredi, près de 150 d'entre eux ont réussi à rejoindre le Kurdistan irakien. Ils viennent de villages de la province de Souleimaniah, autour de la ville de Hajiawa, des zones contrôlées par l'EI. Julien Fouchet et Oriane Verdier, envoyés spéciaux de France 24, ont rencontré ces Irakiens.
Ils se sont notamment entretenus avec Hamest, jeune garçon de 11 ans, arrivé la veille à l'hôpital d'Erbil. Pour fuir son village occupé depuis deux ans par l'EI, il a dû, accompagné de son père, traverser un enfer : celui de la ligne de front.
Pendant la fuite, il a perdu la trace de son père. "Il était juste à côté de moi. Puis une mine a explosé, j'ai été recouvert de poussière et j'ai cru que mon visage était en feu. Et depuis, je ne sais pas où est mon père", confie-t-il.
Cinq personnes sont mortes et une dizaine d'autres ont été blessées en tentant de passer la ligne de front. Les rescapés ont été regroupés dans une base militaire, contrôlée par les Peshmerga kurdes, à Makhmour dans le nord de l'Irak. Parmi eux, se trouvent des femmes et des enfants.
Les villageoises expliquent aux reporters qu'elles ont fait le choix de l'exil, plutôt que celui d'une vie parmi les jihadistes, sous les frappes de la coalition. "Là-bas, notre vie était horrible. Les avions bombardaient tout le temps. Il fallait qu'on parte", raconte l'une d'elles.
Les combattants kurdes interrogent avec soin les hommes du groupe, pour lever tout soupçon de complicité ou même de sympathie de ces derniers avec l'organisation de l'État islamique.
"Nous, les Arabes, si on a essayé d'être agréable avec Daech [autre appellation de l'EI en arabe], c'était uniquement pour se protéger. Là bas, ils sympathisent avec eux pour survivre", reconnaît l'un des hommes après avoir été interrogé par les Peshmerga.
Les autorités kurdes craignent un nouvel afflux de réfugiés car l'armée irakienne poste actuellement des milliers de soldats le long de la ligne de front, aux côtés des Peshmerga, et serait en train de préparer une offensive majeure en direction de Mossoul.