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Levée du couvre-feu instauré en Tunisie durant la contestation sociale de janvier

Le couvre-feu nocturne, instauré le 22 janvier sur l'ensemble de la Tunisie, a été levé jeudi. Le gouvernement avait pris cette mesure en raison d'une vague de contestation sociale inédite depuis la révolution de 2011.

Le couvre-feu est désormais levé en Tunisie. Les autorités ont mis un terme jeudi 4 février au couvre-feu nocturne qui avait été instauré le 22 janvier sur l'ensemble du territoire face à une vague de contestation sociale inédite depuis la révolution de 2011.

"Vu l'amélioration de la situation sécuritaire, il a été décidé à partir de jeudi [...] de lever le couvre-feu sur tout le territoire", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

La mesure, initialement valable de 20 h (19 h GMT) à  5 h (4 h GMT), avait été allégée à deux reprises et était en vigueur à partir de minuit depuis le 29 janvier.

La Tunisie, à la fois pionnière et unique rescapée du printemps arabe, a été le théâtre le mois dernier d'une contestation sociale inédite depuis sa révolution de 2011, partie de Kasserine, dans le centre défavorisé du pays.

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Ce mouvement avait été déclenché par le décès le 16 janvier d'un jeune chômeur, Ridha Yahyaoui, électrocuté alors qu'il protestait notamment contre le retrait de son nom d'une liste d'embauche dans la fonction publique.

La colère s'était propagée au cours des jours suivants dans de nombreuses régions, les forces de l'ordre répondant dans certains cas aux jets de pierre de manifestants par des tirs de gaz lacrymogènes.

Dans la nuit du 21 au 22 janvier, des saccages de commerces avaient été enregistrés dans un quartier populaire de la banlieue de Tunis (Ettadhamen).

Le couvre-feu avait été instauré le lendemain par les autorités, "au vu des atteintes contre les propriétés publiques et privées", et du "danger" "pour la sécurité de la patrie et des citoyens".

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La contestation sociale s'est par la suite essoufflée, même si des manifestations, le plus souvent pacifiques, se sont un temps poursuivies à Kasserine mais aussi à Sidi Bouzid, où l'immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi avait donné le départ de la révolte contre le régime du président Ben Ali fin 2010.

Avec AFP

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