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Au moins 10 morts dans un attentat-suicide sur la place Sultanahmet d'Istanbul

Une explosion survenue mardi dans le quartier historique d'Istanbul, entre la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, a fait une dizaine de morts et de blessés. Selon le président turc, l'auteur de l'attentat pourrait être un kamikaze syrien.

Au moins 10 personnes ont été tuées et 15 autres blessées, mardi 12 janvier, dans une puissante explosion dans le quartier touristique de Sultanahmet, près de la basilique Sainte-Sophie et de la Mosquée bleue, à Istanbul, en Turquie. Des concitoyens mais aussi des étrangers ont été identifiés parmi les victimes, a précisé le président turc Recep Tayyip Erdogan. 

Un témoin et un policier présents sur les lieux ont expliqué à l’agence Reuters avoir vu des lambeaux de corps après la déflagration. Celle-ci a été ressentie à 10 h 18 locales (8 h 18 GMT) jusqu'à la place Taksim, à plusieurs kilomètres de distance de Sultanahmet.

"La déflagration a été particulièrement violente et elle nous a tous pris de cours", décrit la correspondante de France 24 à Istanbul, Delphine Minoui, qui a elle-même vu les vitres de son bureau trembler au moment de la déflagration. "Les riverains étaient vraiment sous le choc, certains tremblants et tout blêmes", ajoute-t-elle. D'autres témoins interrogés par l'AFP affirment avoir vu une "boule de feu" sur la place avant de s'enfuir. 

De nombreuses ambulances et d'importants effectifs de police sont rapidement arrivés sur place. "Les autorités prennent cette affaire très au sérieux", estime Delphine Minoui. À seulement quelques mètres du lieu où l’explosion a eu lieu, elle a assisté au "va-et-vient de voitures officielles, de personnalités du gouvernement turc qui essayent de comprendre ce qui s’est passé", décrit-elle.

"L'œuvre d'un kamikaze venu de Syrie", selon Erdogan

L'explosion est très probablement due à un attentat-suicide commis par une personne d'origine syrienne, a estimé le président turc. "Je condamne l'attentat terroriste à Istanbul, qui, pense-t-on, est l'œuvre d'un kamikaze venu de Syrie", a déclaré Recep Tayyip Erdogan mardi midi lors d'un discours à Ankara, retransmis en direct à la télévision.

"La Turquie est la première cible des organisations terroristes dans la région", a ajouté le chef de l'Etat, précisant que son pays les combattait toutes. 

Selon les autorités, l'auteur de l'attentat-suicide a depuis été identifié comme un Syrien né en 1988. Un peu plus tôt, deux responsables turcs de la sécurité avaient déclaré à Reuters qu'il était fortement probable que le groupe djihadiste État islamique (EI) soit à l'origine de l'explosion d'Istanbul. Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a convoqué une réunion de crise à Ankara.

"Un niveau de violence inimaginable"

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— HAKAN DOGAN (@HAKKODO) January 12, 2016

Cette explosion intervient alors que la Turquie est en état d'alerte maximum depuis l'attentat le plus meurtrier survenu sur son sol, qui a fait 103 morts le 10 octobre devant la gare centrale d'Ankara. Cette attaque a été attribuée par le gouvernement islamo-conservateur au groupe jihadiste État islamique (EI).

Selon Jana Jabbour, spécialiste de la diplomatie turque au Moyen-Orient et enseignante en Relations internationales à Sciences-Po Paris, cette attaque est liée "à la lutte de plus en plus violente contre Daech (appellation arabe de l'EI)" que mènent les autorités, que ce soit en Syrie ou à l’intérieur de la Turquie.

Elle estime également que cette attaque est à mettre en lien avec le regain de tension, après plus de deux ans de cessez-le-feu, entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). "Aujourd’hui le PKK tente de profiter du chaos régional pour reconduire sa lutte historique contre la Turquie", a-t-elle également expliqué sur l’antenne de France 24.

"On atteint un niveau de violence inimaginable", a résumé Jana Jabbour. "On est en train d’attaquer le centre historique et touristique de la Turquie dans un objectif clair de déstabilisation de ce pays et d’attaque contre l’économie. On se doute bien qu’après cela les touristes ne vont pas se rendre en Turquie".

Avec AFP et Reuters


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