
Pour les festivités du Nouvel An, plus de 100 000 policiers et gendarmes sont mobilisés sur le territoire français. "Il n'y a pas de menace précise" d'attentat, a toutefois précisé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Outre la Belgique, qui a annoncé mardi 30 décembre l'annulation des festivités du Nouvel An, le reste de l'Europe est aussi sur le qui-vive depuis les attentats de Paris qui ont fait 130 morts. À Paris, privée elle aussi de feu d'artifice, la traditionnelle célébration du Nouvel An a été maintenue sur les Champs-Élysées, mais elle se déroulera sobrement et avec des mesures de sécurité renforcées.
L'Élysée a par ailleurs indiqué qu'après la traditionnelle allocution télévisée des vœux, le président François Hollande irait rendre visite à 20h30 (heure de Paris) au PC sécurité de la célèbre avenue.
Un mois et demi après les attentats parisiens, le dispositif est renforcé pour le réveillon du 31 décembre sur le territoire français : le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé jeudi la mobilisation de plus de 100 000 policiers et gendarmes dans l’Hexagone. Auparavant, le dispositif avait été renforcé dans la capitale française et dans sa petite couronne, avec "11 000" membres des forces de sécurité mobilisés contre 9 000 en 2014.
Ces effectifs comprennent des policiers, des services de secours dont 2 300 pompiers, 2 000 militaires et une soixantaine d'agents de la ville de Paris. S'y ajoutent une centaine d'agents de la RATP et de la SNCF pour la sécurisation des transports. Il y aura 1 600 policiers sur les seuls Champs-Élysées, point traditionnel de rassemblement le soir de la Saint-Sylvestre, entre 18 h jeudi et 1h30 vendredi.
"Il n'y a pas de menace précise" d'attentat, a cependant précisé Bernard Cazeneuve.
"Le risque d'attentat (est) réel et connu depuis des semaines et il n'y a pas d'éléments nouveaux spécifiques à l'agglomération parisienne dont nous ayons connaissance", a pour sa part déclaré à la presse le préfet de police Michel Cadot.
"Nous ne pouvons pas garantir qu'il n'y ait aucun risque, chaque année ces soirées sont des soirées difficiles", a souligné Michel Cadot devant la presse, rappelant que le 31 décembre 2014 "un jeune homme a été tué lors d'affrontements sur le Champ-de-Mars et 160 personnes interpellées".
"L'état de la menace terroriste est permanent" même s'"il n'y a pas d'éléments nouveaux spécifiques à l'agglomération parisienne ou notre capitale dont nous ayons connaissance", a-t-il aussi indiqué.
L'opération Sentinelle, en place depuis les attentats de janvier et novembre, déploie 10 000 militaires sur le territoire national - dont 6 500 en Ile-de-France et 2 500 dans Paris intramuros.
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Feux d'artifices annulés
La préfecture de police de Paris prévoit également des contrôles et des "filtrages sélectifs" aux abords des Champs-Élysées où seront déployés 1 600 policiers et gendarmes. La circulation sera fermée à partir de 23h et rouverte vers 1h15.
Cette année, les feux d'artifices ont été annulés et remplacés par la projection d'images sur l'Arc de Triomphe ainsi que sur six panneaux le long des Champs-Élysées, quelques minutes avant le compte à rebours précédant la nouvelle année.
"La vente à emporter de boissons alcoolisées, tout comme la vente et la détention de bouteilles en verre quelle que soit la nature de la boisson contenue, seront interdites sur les secteurs Champs-Elysées, Trocadéro, Champ-de-Mars et voies sur berges durant la nuit du jeudi à partir de 20h, au vendredi à 6h", a précisé la préfecture de police.
"Dans toute l'agglomération parisienne (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), la distribution de carburants dans des conteneurs individuels ainsi que leur transport par les particuliers sont interdits" jusqu'à lundi, a-t-elle ajouté.
Le public est invité, pour se rendre à Paris ou se déplacer dans la capitale, à privilégier les transports en commun qui seront mis à sa disposition dans la soirée et dont la gratuité sera assurée sur l'ensemble du réseau d'Ile-de-France (RATP et SNCF) à partir de jeudi à 17h jusqu'à vendredi midi.
Avec AFP et Reurters