Depuis la tuerie qui a fait 14 morts à San Bernardino, en Californie, la communauté musulmane des États-Unis se mobilise. Au lendemain de cette fusillade perpétrée, mercredi 2 décembre, par un couple de musulmans d'origine pakistanaise, de nombreux fidèles se sont rassemblés dans la plus grande mosquée de la région pour réaffirmer les valeurs de l’islam.

"S’il s’avère que ces gens ont commis cet acte au nom de l’islam, nous les membres de la communauté musulmane présente dans ce pays depuis près de 100 ans, nous condamnons ces actes et prenons nos distances avec ces atrocités", affirme Ahmjad Khan, porte-parole de la communauté Ahmadiyya.

Après les attentats sanglants qui ont frappé Paris le 13 novembre, la communauté musulmane aux États-Unis se retrouve à nouveau dans la tourmente. Le Conseil des relations américano-islamiques (Cair) déplore la méfiance qui s’est accrue à l’égard de celles et ceux qu’il représente. "On avait déjà constaté un nombre croissant de crimes anti-musulmans à la suite des attaques terroristes de Paris. Cette situation ne va qu’empirer, j’ai déjà reçu un appel d’une mosquée en Virginie qui a été la cible de menaces après la fusillade de San Bernardino", rapporte Ibrahim Hooper, porte-parole du Cair.

Sur le plan politique, certains craignent que ces récentes attaques n’enveniment la campagne à venir pour la présidentielle de 2016. Plusieurs candidats à la primaire républicaine ont d’ailleurs déjà demandé que les musulmans soient fichés ou que des tests religieux soient imposés à ceux qui veulent trouver refuge aux États-Unis. "C’est le terrorisme islamique qui veut détruire notre mode de vie et attaquer notre liberté. Ils nous ont déclaré la guerre, nous devons leur déclarer la guerre à notre tour", s’est ainsi exclamé Jeb Bush lors d’un meeting.

Des textes actuellement à l’étude visent à empêcher des réfugiés syriens d'avoir accès au territoire américain, des propositions de loi rédigées par des députés qui sont par ailleurs majoritairement opposés à l’idée de restreindre l’accès de leurs concitoyens aux armes à feu.