
Au menu de cette revue de presse française, mardi 15 septembre, la suspension, de facto, de l’espace Schengen. Et les réactions qu’elle suscite.
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A la une de la presse française, ce matin, le retour des frontières en Europe.
Après l’Allemagne, plusieurs pays ont décidé de rétablir le contrôle à leurs frontières. D’après le site du Monde, la République tchèque et l’Autriche seront peut-être bientôt suivies en ce sens par les Pays-Bas et la Belgique. Officiellement, l’espace Schengen n’est pas remis en cause, mais dans les faits, le principe de libre-circulation dans l’UE commence à être limité. Le Monde rapporte aussi que les 28 pays membres ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur la répartition de 120 000 réfugiés et se sont limités à mettre sur pied des «hot spots», en Italie et en Grèce, pour distinguer rapidement les réfugiés des migrants irréguliers. Pour ceux-là, les moyens de Frontex seront augmentés, de façon à assurer des retours accélérés. Finie, donc, la séquence ouverture, «les migrants font voler en éclats l’espace Schengen», constate le Figaro, en évoquant «l’invraisemblable capharnaüm qui règne aujourd’hui en Europe», «que l’emballement et les zigzags de Berlin n’auraient fait qu’aggraver». Le journal demande une «remise à plat de l’espace Schengen». L’Opinion s’inquiète d’un «possible repli sur soi» jugé «destructeur pour tous les pays de l’UE». Le journal juge que, certes, «les Européens ne peuvent pas rester les bras ballants face à la rapidité de la dégradation et à l’aggravation de la pression des migrants», qu’«il faut des mesures d’urgence allant inévitablement dans le sens d’une restriction de la liberté de circuler et de s’installer», mais que ces mesures d’exception «devront -comme leur nom l’indique- rester exceptionnelles». L’Opinion demande à ce que «la liberté de circulation redevienne le plus vite possible un droit de plein exercice».
D’autres s’interrogent sur l’efficacité de la réponse européenne. «Non! L’Europe n’est pas condamnée aux murs de la honte», s’indigne l’Humanité. Pour la version allemande du Huffington Post, la fermeture des frontières, c’est de la «politique-vaudou». Le site voit dans les «zigzag» allemands le résultat de «la panique qui règnerait actuellement au sein de la CDU, le parti d’Angela Merkel, face à son propre électorat». «La réponse aux problèmes actuels exige que l'Allemagne assume enfin ses responsabilités en matière de politique étrangère».
En France, la volte-face allemande suscite quelques critiques. D’après le Figaro, la droite est un peu déboussolée par l’attitude d’Angela Merkel, qui aurait commis la «double erreur» de vouloir «décider (de tout toute) seule», et d’avoir «laissé entendre que l’UE pourrait accueillir touts les réfugiés»: «cela crée forcément un appel d’air», a relevé le candidat à la primaire Bruno Le Maire, qui a saisi l’occasion pour dénoncer le suivisme supposé d’un François Hollande «à la remorque» de la chancelière. Pas de critiques, en revanche, de la part de Nicolas Sarkozy, dont le Figaro juge que le revirement allemand ne fait que «valider» son discours sur Schengen. A qui Angela Merkel donne-t-elle réellement raison? Les Echos jugent plutôt que la gauche et la droite «livrent chacune l’interprétation qui l’arrange». Le gouvernement explique, lui, que c’est justement «parce qu’elle croit en Schengen que la chancelière fait pression sur les pays concernés pour qu’ils défendent les frontières extérieures de l’UE».
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