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Turquie : le siège du parti pro-kurde HDP attaqué à Ankara

Le siège du Parti démocratique des peuples, pro-kurde, a été pris pour cible par des manifestants à Ankara, mardi. Depuis l'été, la Turquie connaît une flambée de violences due aux attaques des séparatistes et à l'offensive militaire d'Erdogan.

Des militants nationalistes ont attaqué le siège du Parti démocratique des peuples (HDP), dans la capitale turque Ankara mardi 8 septembre, a indiqué le parti pro-kurde considéré comme proche du PKK. Les manifestants ont tenté d'y mettre le feu, a affirmé le mouvement sur son compte Twitter. "Notre siège est attaqué mais la police ne remplit pas son devoir", a déploré le parti dans un message publié sur le réseau social. Trois de ses militants qui étaient prisonniers du bâtiment ont été évacués, a ajouté le HDP.

La chaîne CNN-Türk a également rapporté que dans la ville balnéaire d’Alanya, dans le sud du pays, le siège du HDP local a été incendié. Selon la presse, 2 000 personnes brandissant le drapeau turc avaient manifesté en direction du bâtiment. D'autres manifestations nationalistes ont eu lieu dans le reste de la Turquie, et des bâtiments du HDP ont été endommagés dans au moins six autres villes.

La veille, déjà, plusieurs dizaines de succursales du HDP, membre du gouvernement de transition, avaient déjà été prises pour cible dans le pays. Des nationalistes turcs ont nourri un sentiment de défiance grandissant à l’égard de la minorité Kurde (20 % de la population) depuis la série d’attaques meurtrières attribuées aux combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a visé des membres de l’armée.

Dimanche, 16 soldats turcs ont été tués dans une embuscade du PKK dans la province d’Hakkari, près de la frontière irakienne. Les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan multiplient les actes de guérilla depuis le début de la "guerre synchronisée", menée par l'armée turque depuis le mois de juillet.

La reprise des affrontements meurtriers a eu pour conséquence de faire voler en éclats les fragiles discussions de paix engagées par le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara avec le groupe rebelle à l'automne 2012, pour mettre un terme à un conflit qui a fait quelque 40 000 morts depuis 1984.

Avec AFP et Reuters

Tags: PKK, Turquie, Kurdes,