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Attentat en Isère : découverte d'une connexion syrienne

Les enquêteurs ont découvert dans le portable de Yassin Salhi, suspecté d'avoir décapité son employeur dans l’Isère, un selfie envoyé à un Français qui combat dans les zones de jihad irako-syriennes.

Les enquêteurs qui poursuivent l’interrogatoire de Yassin Salhi, qui a avoué avoir assassiné vendredi son patron, dont la tête décapitée a été utilisée pour signer l'attentat en Isère, ont découvert une connexion syrienne dans ce dossier.

Les policiers ont en effet mis la main dans son téléphone portable sur un macabre selfie, pris avec la tête de sa victime, envoyé à un correspondant via une application de messagerie instantanée. Le numéro de téléphone du destinataire est canadien, mais les enquêteurs étaient convaincus qu'il se trouvait en fait dans les zones de jihad irako-syriennes. Ils pensent désormais avoir identifié un jihadiste français présent dans les zones de combats et répertorié parmi les 473 citoyens de l'Hexagone actuellement sur place.

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Combattant à Raqqa

Originaire de Vesoul, cet homme, prénommé Sébastien-Younès, est parti en novembre 2014 en Syrie, rejoignant le secteur de Raqqa, où il combattrait dans les rangs de l'organisation État islamique (EI), selon des sources proches du dossier.

Aucune source n'a cependant fait état d'éléments montrant que Yassin Salhi se serait lui-même rendu en Syrie, bien qu'il ait été repéré depuis le milieu des années 2000 par les services de renseignement comme s'étant radicalisé dans sa ville natale de Pontarlier (Doubs).

Radicalisation

Il est brièvement apparu dimanche, avant son transfert vers la région parisienne, lorsqu'il a été conduit sous très forte escorte à son domicile de Saint-Priest, près de Lyon, notamment pour récupérer son passeport, selon une source proche du dossier. Entouré de policiers cagoulés et armés, il était revêtu d'un gilet pare-balles, la tête couverte d'un tissu blanc.

Fiché de 2006 à 2008 par les services de renseignement pour radicalisation, Yassin Salhi, originaire du Doubs et fraîchement arrivé à Saint-Priest, dans la métropole lyonnaise, avait de nouveau été repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise.

Il s'était radicalisé à Pontarlier au début des années 2000 au contact d'un homme soupçonné d'avoir préparé des attentats en Indonésie avec des militants d'Al-Qaïda.

Avec AFP