L'Égypte a entamé, dimanche au Caire, la démolition l'ex-siège du Parti national démocrate (PND), la formation aujourd'hui dissoute de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak. Autrefois symbole de l’autoritarisme de l’ancien régime, situé à quelques pas de la célèbre place Tahrir, le bâtiment avait été saccagé et incendié par des manifestants durant la révolte de 2011, qui le chassa de la présidence.

Des ouvriers ont attaqué dimanche à coup de bulldozers le bâtiment de quatre étages situé sur les bords du Nil, ainsi qu'un bâtiment étatique adjacent. En avril, le gouvernement avait donné son feu vert à la démolition du bâtiment à la façade noircie.

"On m'a demandé de démolir les bâtiments, y compris les fondations, en trois mois. Après, nous entamerons la seconde phase qui consiste à en faire un parc", a indiqué l'entrepreneur chargé de la destruction du site, Ragab Hafez, qui a précisé que 200 ouvriers travaillaient sur le chantier.

Fondé par le président Anouar Sadate en 1978, le PND était ultra-majoritaire au Parlement durant la présidence Moubarak, profitant notamment de scrutins entachés de fraude et s'appuyant sur des solidarités tribales dans le sud du pays. Ce parti a été officiellement dissous par la justice en 2011, mais un tribunal a levé en juillet une interdiction faite aux cadres de la formation de se présenter aux élections législatives. L'actuel Premier ministre, Ibrahim Mahlab, a d'ailleurs été l'un des cadres du PND.

Condamné à la prison à vie en première instance, Hosni Moubarak a bénéficié en novembre d'un abandon des accusations de meurtres qui pesaient contre lui pour son rôle dans la mort de centaines de manifestants durant la révolte de 2011. Il a cependant été condamné avec ses deux fils, Alaa et Gamal, à trois ans de prison dans une affaire de corruption.

Avec AFP