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L'Égypte appelle à une intervention internationale en Libye

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prôné, mardi, l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pour une intervention en Libye. Selon lui, la détérioration de la situation dans ce pays ne menace pas seulement l'Égypte.

Le "raïs" égyptien s'est placé, mardi 17 février, en première ligne du "combat contre le terrorisme". Sur l'antenne d'Europe 1, le président Abdel Fattah al-Sissi a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter une résolution pour mandater une intervention militaire internationale en Libye.

Après avoir envoyé, lundi, ses avions de combat contre des positions de l'organisation de l'État islamique (EI) en Libye, le chef d'État a estimé qu'une telle résolution devait être prise "en prenant en compte (le fait) que le peuple libyen soit d'accord et nous appelle pour agir pour rétablir la sécurité et la stabilité". L'intervention militaire musclée de l'Égypte est intervenue en représailles à la décapitation de 21 coptes égyptiens.

Abdel Fattah al-Sissi a rappelé, sur la radio française, que la Libye représentait un enjeu majeur. "Il faut traiter ce problème, car la mission n'a pas été achevée par nos amis européens" lors de l'intervention qui a abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, a-t-il déclaré.

"Nous avons abandonné le peuple libyen, prisonnier de milices extrémistes […] Quand la situation en Libye s'est détériorée, nous avons dit qu'il y aurait un grand danger, pas seulement pour les Libyens mais pour les voisins et les Européens. Nous devons travailler ensemble pour battre le terrorisme", a plaidé le dirigeant égyptien.

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Abdel Fattah al-Sissi : "nous ne leur permettrons pas de tuer nos enfants"

Une menace pour la région, et pour l'Europe

Al-Sissi a en effet estimé que le chaos qui règne en Libye représentait une menace pour toute la région et l'Europe. "J'adresse ce message aux Européens, et aux Français en particulier. Quand j'ai rencontré le président français il y a quatre mois, je lui ai dit : 'Faites attention, ce qui se passe en Libye va transformer ce pays en un terreau qui va menacer l'ensemble de la région, pas uniquement l'Égypte mais aussi le bassin méditerranéen et l'Europe'."

>> À lire sur France 24 : "La Libye, un terrain fertile pour l’implantation d’une branche de l’EI"

Le président égyptien a également qualifié les meurtres des 21 Égyptiens coptes de "crime haïssable contre l'humanité, pas seulement contre les Égyptiens".

La veille, à l'issue d'une conversation téléphonique avec François Hollande, les deux présidents avaient demandé une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies et "de nouvelles mesures" contre l’EI. Le Conseil de sécurité s'était cantonné à condamner "cet acte lâche et odieux [...] qui démontre une nouvelle fois la brutalité de l'EI".

Depuis quand l'EI est-il présent en Libye ? Les frappes égyptiennes peuvent-elles l'inquiéter ?

Avec AFP