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Tokyo "outré" après l'assassinat de son otage Kenji Goto par l'EI

Après la décapitation de l'otage japonais Kenji Goto par les jihadistes de l'EI - le second en une semaine - Tokyo s'est dit "outré" par cet acte "ignoble". Barack Obama, David Cameron et François Hollande ont également fait part de leur indignation.

"Nous ne leur pardonnerons jamais !". Visiblement ému, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a fermement condamné l'assassinat de l'otage Kenji Goto, décapité par les jihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI). "C'est un acte de terrorisme ignoble contre lequel je suis très en colère", a-t-il poursuivi. "Le Japon est fermement résolu à prendre ses responsabilités en lien avec la communauté internationale pour combattre le terrorisme" et pour que ceux qui en sont responsables "soient traduits en justice".

Dans une vidéo diffusée samedi 31 janvier sur Internet par l'organe médiatique du groupe jihadiste, Al-Furqan, les terroristes présentent l'otage japonais à genoux vêtu d'une tenue orange. Debout, à côté de lui, un homme cagoulé entièrement vêtu de noir, un couteau à la main. Le bourreau s'exprime avec le même accent britannique que celui apparu sur d'autres vidéos de décapitation d'otages de l'EI, en 2014. L'authenticité de cette vidéo semble "hautement probable", selon Tokyo.

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"Le réveil a été très douloureux ce matin pour les Japonais"
Tokyo "outré" après l'assassinat de son otage Kenji Goto par l'EI

S'adressant à Shinzo Abe, l'homme cagoulé déclare en anglais : "En raison de votre décision imprudente de prendre part à une guerre impossible à gagner, ce couteau ne tuera pas seulement Kenji, mais il continuera et poursuivra son carnage où que soient vos ressortissants. Que le cauchemar du Japon commence." La vidéo se termine par une image d'un corps avec une tête posée sur le dos.

"L'incarnation du mal"

"Je n'ai pas de mots pour dire la peine que la famille doit ressentir [...]", a déclaré le Premier ministre japonais."Kenji est parti. Je ne peux trouver de mots", a réagi devant les caméras la mère de la victime, Junko Ishido.

Les messages de soutien internationaux n'ont pas tardé : le président américain Barack Obama a condamné un "meurtre odieux" et "barbare". Son homologue français François Hollande a fait part de son indignation, soulignant que la France était "solidaire du Japon dans cette nouvelle épreuve".

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a qualifié cet acte de "méprisable" et "effroyable". "C'est un rappel de plus que l'EI est l'incarnation du mal, sans égard pour la vie humaine", a-t-il jugé.

I condemn what appears to be the despicable and appalling murder of Kenji Goto. It is a reminder that ISIL is the embodiment of evil.

— David Cameron (@David_Cameron) 31 Janvier 2015

Kenji Goto, un correspondant de guerre chevronné âgé de 47 ans, père de deux enfants, avait été capturé en octobre dernier en Syrie où il s'était rendu pour tenter d'obtenir la libération d'un autre captif japonais, Haruna Yukawa, dont l'EI a annoncé l'exécution dans un enregistrement diffusé le 24 janvier.

Aucune mention n'est faite du pilote jordanien détenu par l'EI, Maaz al-Kassasbeh, pourtant cité dans les précédents communiqués de l'organisation terroriste.

Avec AFP