Pékin a commencé la construction d'une île artificielle susceptible d'accueillir un aérodrome dans l'archipel disputé des Spratleys. Ce chantier n'est pas du goût de plusieurs pays voisins qui se disputent ce chapelet d'îles en mer de Chine du Sud.
Situé en mer de Chine des Sud et composé de plus de 700 îles, l’archipel des Spratleys n’est gère hospitalier, mais il suscite la convoitise de nombreux pays. La Chine en premier. Pour asseoir sa domination dans cette zone, Pékin a entamé la construction d’une île artificielle capable d’accueillir un aérodrome.
Ce projet est loin de faire l’unanimité. L’archipel des Spratleys est disputé par plusieurs pays qui en réclament la souveraineté : la Chine, mais aussi Taïwan, les Philippines, la Malaisie, Brunei et le Vietnam. Et pour cause, il recèle de nombreuses richesses avec des réserves de gaz, de pétrole et d’importantes ressources halieutiques. Cette zone sert en outre de passage à environ un tiers du trafic maritime mondial.
Ce chantier est "complètement légitime et justifié", s'est défendu le général chinois Luo Yuan de l’armée populaire de Libération selon le quotidien "Global Times", quelques jours après que le Pentagone a révélé cette construction.
Pékin met la pression
Malgré les revendications des autres pays, Pékin semble aujourd’hui bien décidé à prendre possession de ces récifs coralliens. "C’est le quatrième projet de ce genre lancé par la Chine dans les îles Spratleys au cours des 12 à 18 derniers mois et c’est de loin le plus ambitieux", estime l’hebdomadaire britannique "IHS Jane’s Defence", qui a publié un rapport à ce sujet vendredi 21 novembre.
L’archipel Spratleys a déjà été le théâtre d’affrontements par le passé. Comme le rappelle le journal "Le Monde", en 2012 : "Vingt-et-un pêcheurs vietnamiens avaient été arrêtés par la marine chinoise, qui avait eu un échange meurtrier avec la marine vietnamienne en 1988".
Ce chantier "semble avoir été conçu pour forcer les autres parties à abandonner leurs revendications ou tout du moins à doter la Chine d’une position bien plus forte si des négociations devaient avoir lieu sur ces différents" territoriaux, note également cette publication.
La Chine avait déjà opté pour cette stratégie sur un autre archipel contesté, celui des Paracels, également situé en mer de chine du Sud. Le régime communiste y a aussi construit une piste d’aviation, alors que ce territoire est revendiqué par Taiwan et le Vietnam.
Avec AFP