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La France tiendra ses engagements budgétaires... en 2017

Pour la troisième fois, la France a annoncé qu'elle ne tiendrait pas ses promesses de réduction des déficits sous la barre des 3 % du PIB. Le ministre des Finances, Michel Sapin, prévoit d'atteindre ce seuil en 2017 et non plus dès 2015.

Pas 2015, comme promis à Bruxelles, ni 2016 mais plutôt 2017. La France a reconnu, mercredi 10 septembre, qu'elle ne pourra pas ramener les déficits sous le seuil des 3 % à la date initialement fixée.

Michel Sapin, le ministre des Finances, a donc repoussé aux calendes présidentielles cet engagement européen en invoquant une "situation exceptionnelle" en Europe. C'est la troisième fois d'affilée que Paris recule l'échéance.

Le nouveau calendrier, d'après Michel Sapin, prévoit un déficit en augmentation cette année (4,4 % du PIB contre 4,2% en 2013), puis une décrue en 2015 (4,3 %) avant d'arriver à passer sous la barre des 3 % en 2017. Dans la foulée, Bercy a également revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la France à 0,4 % en 2014.

Baptème du feu pour Pierre Moscovici

Michel Sapin a mis cet échec sur le compte d'une conjoncture économique européenne "exceptionnelle". Cette situation est marquée par "une croissance très faible [dans la zone euro] cumulée avec un ralentissement de l'inflation", a expliqué le ministre des Finances.

Bruxelles a trouvé la pilule difficile à avaler. Peu après l'annonce de Michel Sapin, la Commission européenne a appelé Paris à présenter "des mesures crédibles" de réduction des déficits dès 2015. Autrement dit, la France doit accélérer le mouvement des réformes et de baisse des dépenses.

L'annonce française intervient également à un mauvais moment pour un Français en particulier. Pierre Moscovici, l'ancien patron de Bercy, vient, en effet, d'être nommé commissaire européen aux Affaires économiques et financières. Réagissant à cette situation, il a affirmé au quotidien "Les Échos" que l'Europe "exclut de donner une dérogation à la France" tout en soulignant que les règles européennes offrent des marges d'interprétations.

Avec AFP