logo

Le député tunisien Mohamed Ali Nasri a échappé à une tentative d'assassinat lundi soir à Kasserine, une ville proche de la frontière algérienne. Cette attaque intervient moins de deux mois avant les élections législatives.

L'attaque a eu lieu dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 septembre dans la maison du député tunisien Mohamed Ali Nasri, à Kasserine, ville voisine du mont Chaambi, à la frontière algérienne. Le député indépendant a pu échapper à ses assaillants, mais il s'est blessé à la jambe dans sa fuite. 

Mohamed Ali Nasri, qui s'est exprimé devant la presse mardi, a raconté être rentré à son domicile vers 22 heures et a entendu des coups violents sur la porte. Plusieurs hommes armés ont fait irruption chez lui. Pendant plusieurs minutes, des coups de feu ont retenti. Le député est parvenu à s'échapper par le deuxième étage de sa maison et s'est réfugié chez l'un de ses voisins. Il s'est fracturé la jambe en sautant le mur de ses voisins, qui ont pu le transférer à l'hôpital.

L'ombre d'Ansar al-Charia

Selon le porte-parole du ministère de l’intérieur Mohamed Ali Aroui, il s'agit de "six terroristes descendus de Jebel Saloum", qui domine Kasserine, la ville voisine du mont Chaambi, à la frontière algérienne. C'est dans cette région que les forces tunisiennes pourchassent depuis plus d'un an et demi les islamistes du groupe Ansar al-Charia, un groupe lié à Al-Qaïda, mais aussi des combattants chassés du Mali par l'intervention française.

Ces derniers mois, la zone a été le théâtre de plusieurs attaques, notamment en juillet dernier, où 15 soldats ont été tués alors qu'ils étaient en poste sur des points de surveillance sur le mont Chaambi. La maison du ministre de l'Intérieur a également été attaquée dans cette région en mai. Sans compter les deux députés d'opposition, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, qui avaient été assasinés l'année dernière. Des meurtres qui avaient été attribués à la mouvance jihadiste.

À noter que cette tentative d'assassinat intervient dans un contexte électoral particulièrement chargé : les élections législatives sont programmées dans moins de deux mois (le 26 octobre), et seront suivies, un mois plus tard, par la présidentielle. Ces scrutins doivent doter la Tunisie d'institutions pérennes pour la première fois depuis la révolution de janvier 2011. Samedi dernier, le ministre tunisien de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou a fait état de "menaces terroristes" pesant sur le bon déroulement des élections.

Avec AFP et Reuters 

Tags: Tunisie,