
Les forces irakiennes ont mené, mardi, des attaques sur plusieurs fronts pour contrer l'avancée des jihadistes, notamment à Tikrit, l'ex-fief de Saddam Hussein. De son côté, l'ONU prépare une vaste opération humanitaire.
Bagdad cherche à reprendre la main. Mardi 19 août, les forces irakiennes ont mené des opérations contre les jihadistes sur plusieurs fronts à travers le pays et notamment à Tikrit, l'ancien fief de Saddam Hussein.
L'organisation de l'État islamique (EI), qui sème également la terreur en Syrie voisine où elle combat aussi bien les rebelles que le régime, a lancé le 9 juin une offensive en Irak qui lui a permis de s'emparer de larges pans du territoire au nord, à l'ouest et à l'est de Bagdad. Début août, la mainmise de l'EI s'est étendue vers la région autonome du Kurdistan, face à une armée irakienne impuissante et des forces kurdes dépassées.
Mais fortes du soutien aérien américain qui a commencé à cibler les positions jihadistes le 8 août, les forces kurdes et gouvernementales ont contre-attaqué, reprenant certains villages dans le nord du pays et surtout le barrage de Mossoul dimanche, le plus grand d'Irak. Sa reprise a constitué le plus important revers infligé à l'EI.
Après avoir autorisé l'envoi d'armes ainsi que des raids aériens qui ont aidé les forces gouvernementales et kurdes à regagner du terrain face aux jihadistes, le président américain Barack Obama a promis de poursuivre une stratégie "à long terme" contre ces extrémistes sunnites.
L'ONU prépare une vaste opération humanitaire
De son côté, l'ONU prépare une vaste opération humanitaire pour aider un demi-million de déplacés par les violences.
L'offensive des jihadistes de l'EI, accusés de multiples exactions - exécutions, viols et persécutions - a jeté sur les routes quelque 200 000 personnes, surtout des membres des minorités chrétiennes, des Yazidis, des Shabaks et des Turcomans.
L'exode de ces minorités dont des dizaines de milliers ont trouvé refuge dans les montagnes du Nord, dans le Kurdistan ou même dans des camps à la frontière syrienne, a poussé la communauté internationale à envoyer d'importantes aides.
Mais cela n'a pas suffi. Parlant d'une "crise humanitaire majeure", le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), a annoncé le lancement mercredi de l'une de ses "plus importantes opérations de soutien pour aider près d'un demi-million de personnes forcées de fuir leur foyer".
Un pont aérien d'aide sera établi entre Aqaba, en Jordanie, et Erbil, la capitale du Kurdistan, puis dans les dix jours suivants, de l'aide sera acheminée par convois terrestres de Turquie et Jordanie. Enfin, de l'aide sera envoyée par mer et terre depuis Dubaï via l'Iran.
"Ennemi numéro un de l'islam"
Tentes, couvertures en plastique, kits d'ustensiles de cuisine et jerricans seront envoyés dans un premier temps aux déplacés vivant toujours dans des écoles, des mosquées, des églises et dans d'autres bâtiments. De nouveaux camps seront aussi mis en place.
Considéré par les Occidentaux comme une "menace existentielle", l'EI a proclamé fin juin un califat à cheval sur des territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie. De plus en plus de voix se sont élevées contre ce groupe, comme le grand mufti d'Arabie saoudite, Abdel Aziz al-Cheikh, qui l'a qualifié d'"ennemi numéro un de l'islam".
Dans leur dernière campagne sur Internet, des partisans de l'EI ont lancé le hashtag "#AmessagefromISIStoUS" sur Twitter, avec une menace adressée aux États-Unis : "Nous vous ferons tous couler dans le sang." Le message a été piraté par des internautes américains qui ont mis en ligne une photo d'un drone tirant des missiles avec le titre : "Ce drone est pour vous."
Avec AFP