Iliad, le groupe français de l’entrepreneur Xavier Niel, patron de Free, a annoncé, jeudi, une offre surprise pour prendre le contrôle de l’opérateur T-Mobile US.
Quinze milliards de dollars (11,2 milliards d'euros). C’est la coquette somme que le groupe Iliad - la maison mère de Free - a mis sur la table des négociations, jeudi 31 juillet, pour racheter T-Mobile US, filiale américaine de Deutsche Telekom. Une offre très alléchante qui pourrait contrarier les plans de Sprint, qui lorgne également sur l’américain.
En plus des 15 milliards qui représentent 33,0 dollars par action, Iliad propose de reprendre 56,6 % du capital de T-Mobile US. Le groupe évalue le solde de 43,4% du capital de T-Mobile US à 40,5 dollars par action, en estimant à 10 milliards de dollars
les synergies de l'opération qui bénéficieraient aux actionnaires de l'opérateur mobile américain.
Bon accueil des marchés
Au total, Iliad estime que son offre valorise le groupe américain à 36,2 dollars par action, soit une prime de 17% par rapport au cours de clôture de mercredi. À la suite de cette
annonce, le titre T-Mobile progressait de 6,7% à 33,02 dollars à la Bourse de New York vers 18h45 GMT, à rebours de la tendance fortement baissière de Wall Street.
"Le marché mobile américain est à la fois vaste et particulièrement attractif", souligne Iliad dans un communiqué. "T-Mobile US s'est imposé avec succès sur ce marché par son positionnement en rupture qui, à de nombreux égards, est similaire à celui d'Iliad en France", poursuit le groupe français qui, grâce à son opérateur Free, a révolutionné le marché du mobile en France avec ses abonnements à petits prix.
Iliad absent aux États-Unis
Iliad, qui n'est pas aujourd'hui présent sur le marché américain, fait valoir que son offre ne devrait pas présenter de problème de concurrence aux États-Unis. Ce qui ne serait
probablement pas le cas dans le cadre d'un rapprochement entre Sprint et T-Mobile US, respectivement numéro trois et quatre de la téléphonie mobile dans ce pays. L'offre en numéraire serait financée par une combinaison de dette et de fonds propres, ajoute Iliad, qui dit s'être assuré du soutien de "banques internationales de premier plan pour la dette d'acquisition".
Le financement en fonds propres serait d'environ deux milliards d'euros et Xavier Niel, fondateur d'Iliad, la maison mère de l'opérateur mobile français Free, participerait à l'augmentation de capital. Une telle opération serait néanmoins très conséquente pour Iliad, dont la capitalisation boursière est légèrement supérieure à 16 milliards de dollars (11,9 milliards d'euros) alors que celle de T-Mobile US est de quelque 25 milliards de dollars (18,7 milliards d'euros).
Début juin, une source proche du dossier avait dit à Reuters que Sprint allait proposer de racheter T-Mobile US à un prix de quelque 40 dollars par action, ce qui semblait ouvrir la voie à un rapprochement entre les deux opérateurs.
Volonté d'ouvrir le marché
Il y a deux jours, d'autres sources ont dit que la fusion ne se ferait sans doute pas avant septembre, les deux groupes continuant la consultation des comptes et préparant un dossier détaillé pour les autorités de tutelle américaines.
De son coté Iliad a précisé que son offre indicative était soumise à certaines conditions, notamment à la réalisation d'une évaluation (due diligence) de T-Mobile US. La Commission fédérale de la communication (FCC) et le département de la Justice américain ont déclaré à plusieurs reprises souhaiter ouvrir le marché, actuellement dominé par AT&T et Verizon, à au moins deux nouveaux entrants.
Avec Reuters