logo

L’UE et les États-Unis ont décidé de mettre en place un nouveau train de sanctions à l’endroit de la Russie pour son rôle présumé dans la crise ukrainienne. Les mesures prises par Washington sont particulièrement sévères.

Sans surprise, Bruxelles et Washington ont opté mercredi soir pour un durcissement des sanctions contre la Russie pour son rôle dans la crise en Ukraine. Les États-Unis ont même décidé de cibler des acteurs-clés de l'économie russe.

Une décision qui n’a pas manqué de faire réagir le président russe Vladimir Poutine, jeudi. Il a affirmé que ces sanctions conduiraient "les relations russo-américaines dans une impasse [et] leur causeraient de graves dommages".

Les États-Unis ont notamment ajouté à leur liste noire le géant pétrolier russe Rosneft, dont les avoirs aux États-Unis sont gelés, tandis que les entreprises américaines ne seront plus autorisées à mener des transactions avec lui. Les Américains "causent des dommages à leurs plus grandes compagnies énergétiques et tout cela pour quoi ?" s'est interrogé Poutine.

La banque du géant gazier russe Gazprom, Gazprombank, et la banque publique russe VEB, qui compte le Premier ministre russe Dmitri Medvedev parmi ses dirigeants, figurent également parmi les nouvelles cibles américaines.

Affaiblir l’économie russe et isoler Moscou diplomatiquement

"Ce que nous attendons, c'est que les dirigeants russes se rendent compte une fois de plus que leurs agissements en Ukraine ont des conséquences, notamment l'affaiblissement de l'économie russe et un isolement diplomatique croissant", a déclaré le président américain Barack Obama lors d'une courte allocution à la Maison Blanche.

Ces nouvelles sanctions étaient réclamées par les autorités ukrainiennes, qui accusent Moscou d’être responsable en sous-main de l’escalade des tensions dans l'Est entre les autorités et les mouvements séparatistes.

Washington a d'ailleurs également sanctionné mercredi les autorités séparatistes de Donetsk et de Lougansk ainsi que deux hauts responsables russes, notamment le vice-président du Parlement Sergueï Neverov.

L’UE plus timorée dans ses décisions

Réunis en sommet à Bruxelles, les Européens ont, eux, pris des sanctions de moindre ampleur. Ils ont par exemple gelé des programmes menés en Russie par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), a rapporté une source diplomatique.

L'UE a aussi décidé de cibler des "entités", y compris russes, accusées de soutenir "matériellement ou financièrement" les actions menaçant ou sapant la souveraineté de l'Ukraine mais leur liste précise ne sera déterminée que d'ici à la fin juillet, précise cette source.

L'UE avait jusqu'ici interdit la délivrance de visas et gelé les avoirs de plus de 70 personnalités russes et ukrainiennes tandis que Washington avait sanctionné, depuis début mars, 19 entités et 52 individus, dont des membres du cercle proche du président Vladimir Poutine.

Les dirigeants européens ont décidé d'autre part de lever l'embargo imposé sur les exportations vers l'Ukraine d'équipements sécuritaires de protection comme les casques et les gilets pare-balles.

L’Ukraine est en proie à une instabilité politique majeure, né de la décision de l'ex-président Viktor Ianoukovitch de rejoindre l'Union douanière avec la Russie, en novembre 2013. Depuis, le pays est devenu l’objet d’une lutte d’influence entre les Occidentaux et Moscou, sur fond de poussée du séparatisme pro-russes dans l’Est du pays.

Avec AFP