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Le Sicilien Vincenzo Nibali, récemment couronné champion d’Italie, s’est emparé du maillot jaune en remportant la 2e étape du Tour de France, dimanche à Sheffield, devant le Belge Greg van Avermaet et le Polonais Michal Kwiatkowski.

Le champion d'Italie Vincenzo Nibali est devenu le premier coureur de son pays à porter le maillot jaune depuis 2009, en s’imposant dans la 2e étape du Tour de France, dimanche 6 juillet à Sheffield. Celui que l’on surnomme le "Requin de Messine" a surpris ses adversaires en se lançant dans un sprint endiablé à peine deux kilomètres avant la ligne d’arrivée.

Premier coureur de son pays à endosser le maillot jaune depuis Rinaldo Nocentini en 2009, Nibali a porté haut les couleurs nationales. Huit jours après avoir remporté son premier succès de la saison dans le Championnat d'Italie.

"C'est une journée fabuleuse", a rayonné le Sicilien, qui a quitté son île à la sortie de l'adolescence pour faire sa carrière en Toscane.

Peter Sagan, favori du jour, s'est retrouvé esseulé et exposé à tous les démarrages. Le Slovaque, qui n'a encore jamais porté le maillot jaune dans le Tour, a pris la quatrième place derrière le Belge Greg Van Avermaet et le Polonais Michal Kwiatkowski, devancés de deux secondes par le vainqueur.

Le test des favoris

"J'ai attaqué au bon moment mais c'était compliqué car le vent soufflait fort de face. J'ai trouvé les 1 500 derniers mètres très longs", a ajouté Nibali, 3e du classement final en 2012.

"Je voulais gagner absolument cette étape", a poursuivi l'Italien qui avait connu un début de saison difficile. Au point de recevoir un courrier de remontrance du patron de l'équipe kazakhe, Alexandre Vinokourov, le sommant de justifier son salaire.

Désormais en tête du classement général, Nibali a rappelé que "l'objectif [était] de rapporter le maillot jaune à la maison". La dernière victoire italienne dans le Tour remonte à 1998 (Pantani), l'avant-dernière à... à 1965 (Gimondi).

"Je sais gérer les situations", a-t-il ajouté sans avoir besoin de mentionner qu'à 29 ans, son palmarès compte aussi les deux autres grands tours, la Vuelta 2010 et le Giro 2013.

Dans le final de cette étape de 201 kilomètres qui a connu un formidable succès populaire sur le parcours très accidenté tracé dans le Yorkshire, les favoris du Tour (Contador, Froome) se sont testés avant le coup décisif porté par Nibali.

Sagan submergé

L'échappée lancée au départ (Fonseca, Kadri, Quémeneur, Lemoine, de la Cruz, Busche, de Clercq) avait pris fin auparavant dans le Holme Moss, la montée la plus longue du jour avec ses 4,7 kilomètres à 7 % de pente. Sauf pour le Français Blel Kadri qui prolongeait l'effort dans ce col de deuxième catégorie.

Kadri a fini par être repris par le peloton, tout comme un groupe de contre-attaquants (Voeckler, Edet, T. Martin, Burghardt, Gautier) à l'approche des 35 derniers kilomètres. Aucun favori ne s'est retrouvé en difficulté, ni dans les petites côtes précédant le final ni dans la dernière côte, après un baroud du Français Pierre Rolland.

Tour à tour, l'Espagnol Alberto Contador et le Britannique Chris Froome ont accéléré. Sagan, très facile d'allure, a fini par être submergé et a dû laisser partir Nibali, très opportuniste.

L'Allemand Marcel Kittel, qui portait le maillot jaune au départ de York, a lâché prise dans le Holme Moss. Il a terminé l'étape à plus d'un quart d'heure, dans le groupe des sprinteurs, privé de l'un de ses éléments habituels, le Britannique Mark Cavendish.

Au lendemain de sa chute de Harrogate, "Cav", blessé à l'épaule droite, a jeté l'éponge avant le départ de York. "J'aurai probablement besoin d'une opération, il faudra voir l'IRM", a annoncé le "ManxMan", ce qui nécessiterait environ six semaines de convalescence.

Avec AFP