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Un paysage de Cisjordanie inscrit au patrimoine de l'Unesco

Le paysage d'un village de Cisjordanie, célèbre pour ses vestiges de l'époque romaine et menacé par le mur de séparation israélien, a été déclaré "patrimoine mondial en péril" vendredi à Doha.

C’est une victoire pour les habitants de Battir, un village de Cisjordanie. La demande d’inscription au patrimoine mondial de l'Unesco d'un paysage de ce village antique déposée début février par des responsables palestiniens a été acceptée vendredi 20 juin à Doha.

Le paysage culturel de Battir, dont les vestiges antiques étaient menacés par le mur de séparation israélien, a été déclaré "patrimoine mondial en péril", a annoncé la présidente du Comité du patrimoine mondial, cheikha al-Mayassa bint Hamad al-Thani. "Ce site est inscrit : félicitations à la Palestine !", a lancé la présidente à l'issue d'un vote secret remporté à une voix près et contre l'avis des experts conseillant l'Unesco.

L'annonce du vote a provoqué un brouhaha dans l'enceinte. Plusieurs ambassadeurs auprès de l'Unesco, qui avaient défendu la valeur universelle exceptionnelle du site et fait valoir le danger imminent qui pesait sur lui, contre l'avis des experts, se sont empressés de féliciter leur collègue de Palestine, Elias Sanbar.

Une décision "courageuse"

"Il est temps que ceux qui nous combattent presque instinctivement se rendent compte qu'ils n'aident pas Israël et que reconnaître les droits de mon peuple rend un immense service à ceux qu'ils croient aider", s'est exclamé Elias Sanbar.

"Ceux qui ont voté pour cette inscription leur disent que seule la chute des murs assure l'avènement de la paix et de la réconciliation", a-t-il dit, ajoutant: "Aujourd'hui vous venez de prendre, au-delà de l'inscription de Battir, une décision courageuse contre l'enfermement, l'exclusion et la domination". "Ce moment restera gravé dans la mémoire de mon peuple", a poursuivi l'ambassadeur.

Les Palestiniens avaient revendiqué en juin 2012 une première victoire "historique" en obtenant l'inscription par l'Unesco de la basilique de la Nativité de Bethléem, en Cisjordanie, au Patrimoine mondial.

Pour le ministère palestinien des Affaires étrangères, c'était la première fois que la Palestine exerçait son droit souverain en tant que nation.

La barrière de séparation israélienne en Cisjordanie est devenue le symbole décrié de l'occupation pour les Palestiniens qui le baptisent "mur de l'apartheid".

Avec AFP